Le journaliste indépendant Gaspard Glanz, interpellé samedi lors de l'acte 23 des "gilets jaunes", a été présenté lundi au tribunal de Paris où il devait se faire remettre une convocation pour une audience ultérieure. Gaspard Glanz, à la tête d'une société de production, avait été placé en garde à vue samedi pour "participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations" et "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique".
Sur une vidéo diffusée sur YouTube, on le voit interpeller les forces de l'ordre place de la République et affirmer avoir été visé par une grenade de désencerclement. Le journaliste leur fait ensuite un doigt d'honneur après avoir été poussé par un policier.
"On est choqué par la répression générale qui s'abat sur beaucoup de journalistes"
"On est choqué par la répression générale qui s'abat sur beaucoup de journalistes depuis le début du mouvement des gilets jaunes", a déclaré lundi Dominique Pradelié, secrétaire générale du Syndicat national des journalistes (SNJ), devant le commissariat du XIIe arrondissement de Paris où se déroulait la garde à vue de Gaspard Glanz. "Des dizaines de plaintes ont été déposées par des journalistes contre des forces de l'ordre", a-t-elle ajouté, estimant que l'arrestation de Gaspard Glanz était "inadmissible".
Un autre journaliste indépendant, Alexis Kraland, a lui aussi été interpellé samedi, mais il a été libéré dans la soirée après avoir fait l'objet d'un rappel à la loi, selon le parquet. Dans un communiqué, le SNJ-CGT a estimé que le pouvoir cherchait "à intimider les journalistes en les empêchant d'informer les citoyens de ce pays".
Plusieurs journalistes blessés
La CFDT-journalistes a pour sa part demandé que "des enquêtes soient menées en interne par l'inspection générale de la police nationale et que les résultats en soient rendus publics". Le syndicat affirme étudier "la possibilité de saisir le Défenseur des droits dans le cadre de ses compétences sur le respect de la déontologie par les professionnels de la sécurité".
Plusieurs journalistes ont été blessés samedi lors des manifestations. A Toulouse, deux journalistes ont été touchés par une "grenade de désencerclement", selon leur témoignage ou celui de leur employeur. A Paris, un photographe de l'Agence France-Presse "a reçu une grenade lacrymogène dans les jambes" et a "pris un coup, hors action" de la part d'un policier, a indiqué son rédacteur en chef photo France Olivier Morin. Une vidéaste de l'AFP a également indiqué que sa chaussure avait pris feu après le tir d'une grenade de désencerclement. Elle a été prise en charge par des "street medics".