Le nom en rappelle un autre. Samedi 20 avril, certains "gilets jaunes" lancent leur "ultimatum 2". Un écho à la journée du 16 mars : cet "ultimatum 1" avait donné lieu à de violentes manifestations sur les Champs-Élysées, qui s'étaient notamment soldées par l'emblématique saccage du Fouquet's. Faut-il pour autant s'attendre à un regain de la mobilisation, qui s'était essoufflée la semaine passée ? L'actualité récente, notamment l'incendie de Notre-Dame de Paris, pourrait venir rebattre les cartes, les gilets jaunes ayant peu goûté l'afflux de dons de milliardaires pour aider à la reconstruction.
Paris comme point de ralliement
Après Toulouse la semaine dernière, c'est de nouveau Paris qui est désigné comme le point de ralliement pour cet "acte 23". "Tous à Paris le 20 avril", proclament les divers groupes de "gilets jaunes" sur Facebook. Environ 5.700 personnes se sont inscrites pour participer à cet "ultimatum 2" et 18.000 sont "intéressées" sur le réseau social.
Deux rendez-vous avaient été donnés à 10h30 devant le ministère des Finances, à Bercy, avant d'être annulés par la préfecture, qui a aussi bouclé le secteur de l'île de la Cité. De même, les appels à marcher sur les Champs-Elysées fleurissent en dépit de l'interdiction qui frappe toujours le secteur. Finalement, un seul trajet a été autorisé, qui va de la basilique de Saint-Denis, dans le 93, jusqu'à Jussieu.
Une manifestation plus violente que la semaine passée ?
Sur Facebook, l'appel à se réunir à Bercy est ouvertement "non pacifique", ce qui laisse craindre une flambée de violence. De fait, l'incendie de Notre-Dame lundi a eu beau éclipser médiatiquement le climat social du pays, il n'a pas calmé pour autant les ardeurs des "gilets jaunes". Certains voient même dans les sommes astronomiques données par la tête de certains grands groupes (L'Oréal, Kering, LVMH entre autres) comme une provocation. "C'est bon, les milliardaires ont su trouver 1 milliard d'euros, mais 140.000 SDF, tout le monde s'en fout", protestent ceux qui appellent à un "ultimatum 2".
" Les casseurs seront à nouveau au rendez-vous. "
Quid, aussi, de la présence de black blocs, annoncée depuis plusieurs semaines par les autorités ? "Les casseurs seront à nouveau au rendez-vous" à Toulouse, Montpellier, Bordeaux et "tout particulièrement" Paris, a déclaré le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, vendredi. Néanmoins, les évaluations les plus récentes ont réévalué le risque à la baisse. Selon des sources policières, une partie des activistes les plus violents préfèrent se réserver pour mieux frapper le 1er-Mai. Il est donc possible que le niveau de violence soit moindre que le 16 mars.
Quel dispositif de sécurité ?
Samedi, "plus de 60.000 policiers et gendarmes" seront sur le terrain, a détaillé Christophe Castaner vendredi. "Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour éviter les débordements, stopper les violences et arrêter les casseurs. Les consignes que nous avons passées aux forces de l'ordre sont claires : réactivité, mobilité, dispersion systématique des attroupements et interpellation des individus violents." Le gouvernement veut aussi s'appuyer sur la loi anti-casseurs, "notamment les contrôles et les fouilles renforcées ainsi que les interpellations pour dissimulation du visage en vue de commettre des violences".