Il y a un an jour pour jour, le père Jacques Hamel était assassiné par deux terroristes en pleine messe, en l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, en Normandie. Une cérémonie commémorative aura lieu sur place mercredi matin en présence du couple présidentiel. Si les deux assaillants ont été tués par la police, l'enquête judiciaire n'est pour autant pas terminée. Deux suspects sont actuellement mis en examen et incarcérés dans ce dossier.
Un troisième homme écarté. C'est un commando de trois terroristes qui aurait dû frapper ce jour-là car un troisième homme avait rejoint Saint-Etienne-du-Rouvray : un Franco-Algérien de 22 ans, venu de Toulouse en covoiturage puis en train. Mais finalement écarté par les deux autres, il les a quittés la veille de l'attentat. Depuis un an, cet homme est en prison tout comme un second suspect, le cousin de l'un des terroristes. Il est soupçonné d'avoir su qu'une attaque se préparait mais de n'avoir rien dit.
Les deux assaillants se connaissaient depuis quatre jours. Les deux assaillants de 19 ans, eux, ne se connaissaient pas avant l'attentat. Ils ont noué contact pour la première fois quatre jours seulement avant l'attaque via la messagerie cryptée Telegram. L'intégralité de leurs échanges, récupérés par les policiers, montre comment ils ont peu à peu mis au point leur projet, en quelques heures, sous l'impulsion initiale de Rachid Kassim, le plus influent djihadiste français en Syrie.
Mariée et répudiée au téléphone. L'enquête décortique aussi la personnalité de l'un des assaillants : adepte d'un islam radical, bannissant la musique et la fête, il multipliait néanmoins les conquêtes amoureuses sur les réseaux sociaux. En dix minutes et à distance, il s'était même marié religieusement à une ado de 17 ans, une jeune fille endoctrinée par la propagande de Daech, prête à rejoindre la Syrie mais qui n'a pas supporté que son époux veuille lui imposer... la polygamie. Le terroriste l'a alors répudiée par un simple message sur son téléphone.