À Poissy, l'émotion ne redescend pas depuis l'annonce de la mort d'un adolescent de 15 ans, qui s'est suicidé à son domicile mardi soir. Le ministre de l'Éducation Gabriel Attal a annoncé l'ouverture de deux enquêtes, administrative et judiciaire. Si la justice appelle à la prudence, pour la famille, le harcèlement scolaire est la cause du passage à l'acte. Adrien, le papa du jeune garçon, a témoigné en exclusivité au micro d'Europe 1. Il affirme avoir alerté le principal de l'établissement ainsi que les professeurs, sans succès.
"On le traitait de tous les noms, il se faisait tabasser"
"Il ne parle pas beaucoup, il ne dit pas les choses, mais ça faisait pratiquement deux ans qu'il était harcelé, mais on ne le savait pas", explique Adrien au micro d'Europe 1. "On le traitait de tous les noms, il se faisait tabasser, c'était pratiquement au quotidien."
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"Dans la classe, dès que le professeur avait le dos tourné, on lui lançait des choses dessus. Au mois de décembre, il a été poussé dans les escaliers et là, par contre, l'un des professeurs m'avait appelé", raconte le père de l'adolescent.
La famille décide alors "dans un premier temps d'envoyer un courrier au proviseur. Mais il nous a dit qu'il n'était pas au courant et que pour lui, il ne se passait rien", reprend Adrien. Pour tenter de faire bouger la situation, le père de famille décide alors "d'écrire au rectorat" mais "il n'y a jamais eu de réponse", regrette-t-il.
Une main courante déposée après une première tentative de suicide
Quelques semaines plus tard, "au mois de février", l'adolescent "a voulu se tuer avec un couteau, c'était sous son lit. On ne l'a pas su, mais il en a parlé au psychologue, qui nous l'a dit."
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Adrien décide alors d'aller "au commissariat de Poissy. C'est moi qui ai déposé la main courante parce que ça ne s'arrêtait pas, c'était de l'acharnement. Il faisait l'école buissonnière, il ne supportait plus, il ne voulait plus y aller, tous les jours, il trainait les pieds. Par exemple, s'il savait que je n'étais pas là le matin, il séchait les cours". "On voyait bien le mal-être, et quand il y a un mal-être, il faut agir. Je m'en veux beaucoup", conclut le père de l'adolescent au micro d'Europe 1.