Le buzz a été immédiat. Publiée le 1er janvier sur Facebook, la vidéo d'une jeune artiste, Marguerite, dans laquelle elle s'inspire d'une chanson de Michel Fugain pour évoquer l'actualité des "gilets jaunes", a rencontré un succès fulgurant sur le réseau social, ayant été vue plus de 800.000 fois, et partagée plus de 25.000 fois en quelques jours.
"Reprendre l'humour et le décalage de Michel Fugain". Intitulée Les Gentils, les Méchants, la chanson reprend le titre de la chanson de Michel Fugain, qui chantait en 1975 que "les gentils et les méchants ne sont pas forcément où l'on dit qu'ils sont". Dans le clip, la jeune femme de 28 ans, portant un gilet jaune, danse en compagnie d'une dizaine de figurants autour d'un rond-point, devenu le lieu symbolique de la mobilisation contre la politique d'Emmanuel Macron.
"L'idée m'est venue en réécoutant la chanson de Fugain par hasard", explique Marguerite, 28 ans, interrogée dans Le Parisien. "L'état d'esprit était de reprendre l'humour et le décalage de Michel Fugain avec le renversement "Gentils-Méchants".
"Qui est à court d'argent ? Les méchants". "Qui c'est qui prend le taxi ? Les gentils. Et qui paye le carburant ? Les méchants ? (...) Qui fait de l'économie ? Les gentils. Et qui est à court d'argent ? Les méchants", chante notamment la jeune femme, qui se dit concernée par les revendications des "gilets jaunes" sur le pouvoir d'achat. Faisant référence aux affrontements en marge des manifestations de décembre, elle chante encore "qui gaze aux bombes lacri ? Les gentils. Et qui se retrouve devant ? Les méchants".
Elle se défend de tout antisémitisme. Affirmant au Parisien être "totalement dépassée par le buzz", Marguerite a cependant dû s'expliquer sur certaines de ses paroles, qui ont fait polémique sur les réseaux sociaux, ou encore sur sa "dédicace" qui accompagne la vidéo adressée à Bernard-Henry Lévy et à Daniel Cohn-Bendit, certains y ayant vu de l'antisémitisme. D'autres internautes la comparent également aux "Brigandes", un groupe proche de la sphère identitaire.
"L'antisémitisme est un sentiment de haine qui m'est parfaitement étranger", explique-t-elle sur sa page Facebook. "Je fais une dédicace à BHL et Cohn-Bendit car BHL a discrédité le mouvement des 'Gilets jaunes' dès l'origine et Daniel Cohn-Bendit s'est offusqué de la 'violence' des 'Gilets jaunes', lui le révolutionnaire symbole de Mai 68 (...) c'est à lui que je pensais quand j'ai dit 'les gentils ont peur des pavés maintenant des méchants'".
"Quand à 'l'ENA, Rothschild, Bercy', c'est une métaphore pour désigner Emmanuel Macron, puisque c'est son parcours", explique-t-elle encore, affirmant recevoir "de nombreux messages chaleureux, de remerciements ou d'encouragements".