Le souvenir de cette scène de violence, le 5 janvier dernier sur une passerelle surplombant la Seine, est toujours bien ancré dans les mémoires de ceux qui l'ont vécue. Ce jour-là, l'ex-boxeur Christophe Dettinger était filmé en train de frapper violemment deux gendarmes, en marge de l'"acte 8" du mouvement des "gilets jaunes" à Paris. Mercredi, il comparaît devant le tribunal correctionnel pour "violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l'autorité publique".
Plusieurs coups de pied à la tête. "La scène vécue sur cette passerelle a été d'une grande violence. Ce que les gendarmes souhaitent, c'est que le tribunal rappelle que l'on ne touche pas aux forces de l'ordre", fait valoir Maître Thibault de Montbrial, l'avocat des deux gendarmes agressés, au micro d'Europe 1. "Les violences commises par Monsieur Dettinger sont réitérées, puisqu'il revient trois fois au contact. Un des deux gendarmes a été frappé plusieurs fois par des coups de pied à la tête alors qu'il était au sol", rappelle-t-il, avant d'asséner : "Il faut être clair : il s'en est fallu de peu que Monsieur Dettinger comparaisse devant une cour d'assises."
L'un des gendarmes "toujours en arrêt". L'ancien champion de France de boxe 2007 et 2008 des lourds-légers et père de famille de 37 ans est écroué dans l'attente de son procès depuis qu'il s'était constitué prisonnier le 7 janvier, deux jours après cette scène de violence, dont les images sont devenues virales. De leur côté, les deux gendarmes blessés, qui se sont constitués parties civiles, se sont vu prescrire 15 et 2 jours d'incapacité totale de travail (ITT). "Celui qui a été frappé au sol est toujours en arrêt aujourd'hui, il a encore des examens médicaux à venir", indique son avocat à Europe 1.
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"Une vraie bascule". Mais selon Me Thibault de Montbrial, la souffrance des deux gendarmes est aussi et surtout psychologique. "Pour reprendre l'expression d'un de mes clients : ce jour-là, ils ont compris que des gens pouvaient avoir envie de les tuer. Et c'est une vraie bascule. Ils étaient habitués au risque terroriste, mais ils n'étaient pas habitués à ce que des gens qui représentent la France profonde, qui sont la population que les gendarmes ont vocation à défendre, se retournent contre eux."