Connaître le retard des trains de la veille pour anticiper ses voyages : pour répondre aux usagers agacés par les horaires des trains pas toujours respectés, la SNCF teste un nouvel outil statistique. Intitulé "Vos trains d’hier", ce nouvel espace d’informations à destination des voyageurs a été lancé lundi sur la nouvelle version du site de la SNCF, encore en version bêta. Chaque jour, un bilan de la régularité des trains de la veille sur les lignes franciliennes et nationales est mis en ligne. Une mesure de transparence qui vise à répondre aux critiques.
Pourcentage de ponctualité. Ce nouvel outil arrive tout juste un mois après la convocation de Guillaume Pépy, patron de la SNCF, par la ministre des Transports Élisabeth Borne suite aux pannes à répétition sur le réseau ferroviaire en fin d’année 2017. À l’époque, l’entreprise avait promis un "affichage systématique et lisible dans toutes les gares concernées" de tous les travaux ayant des conséquences sur la circulation des trains ainsi que le test d’un "indicateur de gravité des incidents d'exploitation du réseau affectant les voyageurs", sur le modèle des échelles existant dans d'autres secteurs (météorologie, trafic routier ou nucléaire).
C’est la deuxième mesure qui se concrétise depuis lundi. Désormais, les internautes peuvent accéder à un tableau quotidien. La régularité des 15.000 trains qui circulent chaque jour est exprimée à travers deux indicateurs. D’abord un pourcentage du nombre de trains arrivés à l’heure la veille sur les réseaux Franciliens, Intercités, TER et TGV. Ainsi, dimanche, 97% des RER D étaient à l’heure, de même que 89,5% des TER de la région Occitanie et 91,8% des TGV de la ligne Atlantique.
Nuances dans les calculs. Pour les TGV (Nord, Est, Atlantique et Sud-Est), le calcul du retard se fait au terminus. Un train est considéré à l’heure s’il arrive avec moins de cinq minutes de retard pour un trajet de 1h30, dix minutes entre 1h30 et 3h et quinze minutes pour plus de 3h. Même logique pour les Intercités (quinze lignes) mais sans les nuances : un train de jour est en retard après dix minutes (quinze pour la nuit). Enfin, c’est encore plus simple pour les TER (chiffre régional) puisqu’un train est jugé à l’heure s’il arrive avec moins de cinq minutes de retard.
En revanche, la méthode de calcul est un peu plus complexe pour l’Île-de-France (les cinq lignes de RER, les huit Transiliens et le T4). Ce ne sont plus les trains mais les voyageurs qui servent de référents. Régulièrement, des agents mandatés par le STIF et Transilien réalisent des comptages permettant de connaître le nombre d’entrants et de descendants dans les gares. En croisant ces données avec la circulation réelle des trains, il est possible de déterminer pour déterminer le nombre de voyageurs arrivant avec un retard de moins de cinq minutes à leur gare de destination. Pourcentage qui définit la ponctualité des différentes lignes.
Le bulletin "Vos trains d'hier" du dimanche 4 février 2018 :
Comparaison annuelle. Cette donnée est complétée par un indicateur vert, jaune ou rouge qui sert de comparateur avec le même jour de l’année dernière. Le vert indique que la ponctualité est supérieure ou égale d’un an sur l’autre, le jaune qu’elle est inférieure de 0 à 2% et le rouge qu’elle est inférieure de plus de 2%. Dimanche, les TER de Bretagne, impactés par la "fermeture intempestive" d’un passage à niveau sont donc passés dans le rouge, de même que le RER B avec 19 trains supprimés à cause d’un suicide.
Ces précisions, les voyageurs peuvent les retrouver dans un second tableau : en plus des statistiques de régularité, la SNCF complète en effet son bulletin d’information quotidien par un relevé des "faits du jour", les incidents notables ayant pu entraîner une perturbation du trafic et le nombre de trains impactés. Météo, incidents de voyageurs, collisions avec des animaux, pannes techniques, tout est répertorié. Grâce à ce dispositif, les voyageurs qui subissent des retards sauront désormais pourquoi. De là à dire qu'ils seront moins irrités de ne pas arriver à l'heure…