La rentrée 2018 rime avec trottinette électrique. Ce nouveau moyen de transport est en plein boom dans les grandes villes, où elles concurrencent les vélos sur les pistes cyclables, mais fleurissent aussi sur la chaussée et les trottoirs. De 2.000 ventes en 2015, ce business a explosé pour atteindre 10.000 ventes en 2016 et 50.000 en 2017. Sans parler des locations en libre-service, comme à Paris avec les loueurs "Lime" et "Bird". Problème : il n'existe pas encore de règles claires pour cadrer l'usage des trottinettes électriques, alors même que les plus puissantes peuvent dépasser les 50 km/h. Notre reporter s'est intéressé à ces deux-roues particuliers.
Pas considéré comme un piéton, ni comme un véhicule
Depuis dix jours, Farid fait partie des adeptes de ce nouveau moyen de transport. Il se rend désormais au bureau en trottinette électrique et, comme tous les jours, c'est sur le trottoir qu'il remonte les Champs-Elysées, à 15 km/h environ quand la vitesse y est limitée à 6km/h. "Je ne savais pas du tout, ça n'est pas indiqué sur les trottinettes", plaide-t-il quand on lui en fait la remarque.
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Et pour cause, cette règle des 6 km/h sur le trottoir n'est pour l'instant qu'un usage. Il n'existe aucun code, aucun statut juridique pour ces trottinettes. Ce ne sont pas des piétons, mais ce ne sont pas non plus des véhicules immatriculés qui pourraient rouler sur la chaussée.
Bref, un flou total qui est inadmissible pour Jean-Paul Lechevalier, porte-parole du collectif 60 Millions de piétons. "Tous ces engins peuvent rouler à 20 ou 30 km à l'heure, et peuvent même être débridés par les petits génies de la mécanique", signale-t-il auprès d'Europe 1. "Si l'on se projette à dix ans, on va en voir fleurir d'autres. C'est potentiellement un risque de plus en plus important. Il est inacceptable de voir ces engins-là sur les trottoirs", s'agace-t-il.
En 2016, le gouvernement s'était engagé à réglementer l'usage de ces trottinettes. Un groupe de travail avait même été constitué, mais deux ans plus tard rien n'a changé, et le statu quo perdure. Pour combien de temps encore ?