Une enquête préliminaire a été ouverte après des prélèvements sanguins effectués dans la rue sur des manifestants pendant des rassemblements de "gilets jaunes", a-t-on appris lundi auprès du parquet de Paris. Cette enquête a été ouverte jeudi pour "violences volontaires aggravées" et "mise en danger de la vie d'autrui", a précisé le parquet.
Contacté par l'AFP, Renaud Fiévet, qui se présente comme médecin anesthésiste originaire de Belgique, a affirmé avoir organisé ces prises de sang "sur une quinzaine de manifestants" pour vérifier une potentielle "intoxication au cyanure causée par une exposition prolongée aux gaz lacrymogènes" tirés par les forces de l'ordre. Selon lui, ces prélèvements ont été pratiqués lors des manifestations du 20 avril et du 1er mai à Paris.
Des prélèvements "dans le respect des protocoles"
Les prélèvements ont été faits "dans le respect des protocoles", à l'initiative d'un groupe composé de deux "médecins" et un "docteur en biologie", a affirmé Renaud Fiévet. "Des ordonnances ont été établies pour ces prélèvement et les personnes prélevées ont signé un consentement écrit", a-t-il précisé.
Pour l'Ordre des médecins, ces prélèvements ne sont pas interdits dans la mesure où ils sont effectués "par un professionnel qualifié et identifié" et si la "personne consent à un prélèvement biologique pour des motifs qu'elle connaît".
Des rumeurs d'intoxication au cyanure par les gaz lacrymogènes
Début mai, un groupe de "street medics", des bénévoles qui apportent les premiers soins en cas de blessures pendant les manifestations, avait dénoncé ces pratiques considérées comme "dangereuses", ainsi que "l'usurpation du terme et des couleurs de street-médics". Selon eux, plusieurs personnes, vêtues de T-shirts de "street medics" ont pratiqué ces prises de sang. "Des personnes complètement étrangères à la Coordination se sont permises de pratiquer des gestes médicaux dans la rue", avait dénoncé dans un communiqué le groupe de soigneurs de rue baptisé "Coordination 1er Secours". "Nous conseillons vivement aux victimes de ne pas accepter de se faire prélever dans de telles conditions", avait-il mis en garde.
Des rumeurs de risque d'intoxication au cyanure par les gaz lacrymogènes circulent sur les réseaux sociaux depuis plusieurs semaines. Selon les spécialistes, il n'y a pas d'éléments scientifiques prouvant qu'une exposition prolongée aux gaz lacrymogènes peut entraîner une intoxication au cyanure.