Alors que le mouvement des "gilets jaunes" en est à son 13ème acte ce samedi, la répression des forces de l'ordre sera une nouvelle fois attentivement scrutée. Et plus particulièrement en ce qui concerne les tirs de lanceurs de balle de défense, les fameux LBD. Les autorités ont maintenu leur dispositif, chaque tireur est équipé d'une caméra piéton.
9.200 tirs de LBD recensés depuis la mi-novembre. Plusieurs dizaines d'enquête de l'Inspection générale de la police (IGPN) sont en cours sur de possibles blessures provoquées par des tirs de LBD, mais cela ne représente pas la majorité des procédures. Depuis le début des manifestations le 17 novembre dernier, l’IGPN, a déjà ouvert 132 enquêtes judiciaires sur des soupçons de violences policières. Mais d’après nos informations, seules 52 procédures (à peine 40%) concernent un possible usage abusif du lanceur de balle de défense. Un total de 52 affaires en cours, à comparer aux 9.200 tirs de LBD recensés depuis la mi-novembre.
>> Suivez notre direct - "Gilets jaunes" : un "acte 13" en ordre dispersé
Dans le détail, ce sont les CRS et gendarmes mobiles qui l’utilisent le moins. Ces forces mobiles, rompues toute l’année au maintien de l’ordre, totalisent environ un tiers des tirs. Les deux tiers viennent d’autres policiers, ceux de la sécurité publique (les brigades anti criminalité, les compagnies de sécurisation) ou les BRI de la police judiciaire. Des unités moins équipées, moins protégées que leurs collègues CRS par exemple, et qui ont pour mission d’interpeller des fauteurs de troubles.
Bientôt une caméra sur chaque LBD ? Il s'agit donc de petits groupes de policiers plus exposés, qui doivent aller au contact et qui ont donc plus tendance à riposter au LBD. Un contexte qui n’enlève rien aux consignes strictes sur l’usage de cette arme. D’ailleurs, selon nos informations, la direction générale de la police réfléchit à la manière d’installer durablement une caméra sur chaque lanceur de balle de défense.