Ce doit être le point d'orgue d'une mobilisation qui dure depuis quatre mois. Après un "acte 17" qui a connu la plus faible mobilisation du mouvement - 28.600 manifestants recensés en France, dont 3.000 à Paris selon le ministère de l'Intérieur - "l'acte 18" des "gilets jaunes", samedi 16 mars, est celui de l'ultimatum lancé à Emmanuel Macron à l'occasion de la fin du "grand débat national".
Paris, point de convergence de la mobilisation
Depuis plusieurs semaines, le 16 mars est annoncé comme un rendez-vous clé, avec un appel à converger vers Paris pour renouer avec les démonstrations de force des premiers week-ends, à l'instar du 17 novembre qui avait réuni 282.000 manifestants. "Maintenant, on va passer aux choses sérieuses : 'l'acte 18' arrive et ça, Macron, tu peux te méfier parce que ça va être un regain de mobilisation", annonçait au soir de "l'acte 17" l'une des figures du mouvement, Eric Drouet. "Il va y avoir beaucoup de personnes, il va pas falloir lâcher. (...) On attend les Toulousains avec impatience, les Bordelais, les Marseillais, les Rouennais...", a-t-il ajouté, avant d'évoquer le renfort de sympathisants d'Italie, Belgique, Pays-Bas, Pologne.
A Paris, cette date symbolique coïncide avec la "Marche du siècle" pour le climat, la "Marche des solidarités" contre les violences policières et le "racisme d'Etat" et une journée d'action des forains. Aucune manifestation de "gilets jaunes" n'a été déclarée, mais plusieurs événements Facebook ont été créés, dont un "Acte 18 - Ultimatum - La France entière à Paris", qui compte 17.000 personnes "intéressées". D'après cette page, les "gilets jaunes" doivent se réunir à 10 heures à la gare Saint-Lazare, sur le parvis de la gare du Nord, de la gare Montparnasse et sur la place du Châtelet, avant de converger pour "faire le siège de l'Elysée". La page Facebook "Cerveaux non disponibles", suivie par 54.000 personnes, donne également rendez-vous dans "Paris pour écrire l'histoire et tenter de changer son horizon funeste".
Page où il est possible de voir une photo pour "l'acte 18" sur laquelle est écrit : "Agir en primitif / Prévoir en stratège". De son côté, le collectif "Ultimatum 'gilets jaunes'" appelle également au rassemblement au sein de la capitale pour que "quelque chose bouge enfin sur les trois urgences du moment : climatique, sociale, démocratique".
La mobilisation continue en régions
Si Paris doit être le centre de la mobilisation, des actions sont aussi prévues en régions, notamment à Bordeaux, Lyon, Montpellier, Dijon ou encore Caen. A Paris et ailleurs, "le 16 mars, il faut sortir (...) Sortez, sortez, sortez le 16 mars", a exhorté le député La France Insoumise, François Ruffin, indiquant qu'il serait présent à Paris et à Dions, dans le Gard, "le gros point de rassemblement du sud de la France".
Vers un retour des violences ?
Des figures du mouvement ont décliné par avance toute responsabilité dans d'éventuelles violences. "Je n'appellerai pas à la non-violence, je n'appellerai pas à la violence, j'appelle plus à rien. (...) Pendant 17 semaines, on a essayé, de façon majoritairement pacifique, de leur faire reprendre raison [au gouvernement, ndlr] et ils n'ont pas voulu nous écouter (...). Samedi, ils se démerdent et ils subiront les conséquences de 17 semaines de foutage de gueule", a déclaré Maxime Nicolle dans un live Facebook au lendemain de "l'acte 17". "Ça risque d'être mémorable", annonce-t-il. "C'est un week-end parmi les plus importants depuis le début de cette mobilisation. (...) Il y a énormément de choses qui vont se jouer".
Une source policière indique par ailleurs "qu'il y a des indications que des éléments radicaux vont se mobiliser à Paris", tandis que le ministère de l'Intérieur assure "rester vigilant et mobilisé".