Vingt-trois condamnations à de la prison ferme ont été prononcées lundi et mardi par le tribunal correctionnel de Paris, qui a jugé 86 personnes en comparution immédiate, à la suite du saccage des Champs-Élysées lors de l'"acte 18" des "gilets jaunes", a appris l'AFP mercredi de source judiciaire.
La source judiciaire n'a pas précisé la durée des peines de prison ferme. En dessous de deux ans, il est possible, dans certaines conditions, d'aménager des peines de prison ferme (semi-liberté ou placement sous surveillance électronique). Le tribunal a décerné 17 mandats de dépôt, qui peuvent viser des personnes qui ont été condamnées ou des prévenus qui ont demandé un délai pour préparer leur défense.
19 peines de prison assortie d'un sursis
Il y a eu sur ces deux jours de comparutions immédiates, procédure qui permet de juger une personne tout de suite après sa garde à vue, 19 condamnations à une peine de prison assortie d'un sursis ou d'un sursis avec mise à l'épreuve. Le tribunal a également prononcé 10 condamnations à un travail d'intérêt général (TIG) ou à une peine de prison assortie d'un sursis avec obligation d'accomplir un TIG. Il y a eu six relaxes. Le tribunal a prononcé 54 interdictions de séjour à Paris.
Des journalistes de l'AFP qui ont assisté à des comparutions ont noté l'absence, dans les salles d'audience où elles se trouvaient, de profils ultra-violents. Lundi, Sylvain Niel, avocat de plusieurs prévenus, a mis en avant "une dichotomie terrible" entre les scènes de destruction et de pillage sur les Champs-Élysées et les dossiers présentés en comparution immédiate.
101 procédures classées sans suite
Par ailleurs, onze suspects ont été mis en examen après le pillage d'une boutique de bijoux et objets en cristal Swarovski sur la célèbre avenue. Trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire et les huit autres sous contrôle judiciaire. Une autre information judiciaire, après le pillage d'un magasin de bijoux Bulgari sur la même avenue, a également été ouverte. Dans ce cadre, un suspect a été présenté à un juge d'instruction.
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Au total, 235 majeurs et 21 mineurs ont été placés en garde à vue à Paris à la suite de cet "acte 18" des "gilets jaunes". Parmi les majeurs, 101 procédures ont été classées sans suite. Entre le 17 novembre, début de cette crise sociale sans précédent, et le 12 mars, près de 1.550 affaires ont été jugées en comparution immédiate et ont donné lieu à 354 mandats de dépôt, a indiqué la chancellerie. Environ 40% des condamnations prononcées par les tribunaux étaient des peines d'emprisonnement ferme.