Elle oscille entre stress extrême et extrême lassitude. Depuis la mi-novembre, Claire voit son époux, gendarme mobile, assurer chaque week-end la sécurité de la mobilisation des "gilets jaunes". Alors que de nouvelles manifestations sont prévues pour "l'acte 22" du mouvement, samedi, elle a accepté de témoigner au micro d'Europe 1.
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"Est-ce qu'il va y avoir un drame ?". "Notre vie, depuis le 17 novembre, c'est l'angoisse, samedi après samedi", souffle Claire, évoquant un "stress permanent". "On se dit : 'qu'est-ce qui va se passer ? Est-ce qu'il va y avoir un drame ce samedi ?'". En cinq mois, elle n'a passé qu'un seul week-end avec son époux. "On a l'habitude, ils sont absents 250 jours par an", explique-t-elle. "Mais pas dans ces conditions, pas dans cette violence extrême."
Des week-ends passés "devant les informations". "Et puis en cinq mois, on a toujours des semaines de permission", ajoute Claire, à la fois fatiguée et inquiète. "Là non, là on nous dit clairement que ce n'est pas possible. On ne peut pas vous laisser partir en vacances une semaine. Le week-end, pendant que les gens normaux vont se promener, se balader, moi je suis devant les informations et c'est terrible."
"Il faut que ça s'arrête". Mobilisé le week-end du 17 mars, marqué par un regain de violences, le mari de Claire est rentré particulièrement éprouvé, assure-t-elle. "Il y a eu un avant et un après. J'ai vu dans ses yeux que cette fois-ci, il a vraiment eu peur. Ça m'a bouleversée de le voir comme ça, c'était la toute première fois que je voyais ce regard", raconte-t-elle. "Certes, c'est son métier de servir la France. Mais aujourd'hui ils (les forces de l'ordre, ndlr) sont le dernier rempart de la République et c'est terrible, il faut que ça s'arrête."