Six mois après le début du mouvement, les "gilets jaunes" étaient de nouveau dans la rue, samedi, à l’occasion de "l’acte 27". Le ministère de l'Intérieur a recensé quelque 15.500 manifestants dans le pays, dont 1.600 personnes à Paris, soit la plus faible participation depuis le début du mouvement. Pour rappel, 18.600 personnes avaient battu le pavé le 11 mai.
Les principales informations à retenir :
- Le ministère de l'Intérieur a recensé 15.500 manifestants en France samedi, soit la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement
- Dans la capitale, une interdiction de manifester avait été prise près des Champs-Élysées, autour de Notre-Dame et aux abords de l’Assemblée
- À Reims, Nancy, Lyon et Dijon des heurts ont éclaté et la police a fait usage de gaz lacrymogènes
Plusieurs rassemblements à Paris
À Paris, la préfecture de police avait de nouveau pris un arrêté interdisant les manifestations dans les secteurs des Champs-Élysées, de la cathédrale Notre-Dame, incendiée mi-avril, et de l’Assemblée nationale. Comme chaque semaine, une dizaine de stations de métro et de rues sont ainsi fermées.
Aux alentours de 13 heures, entre 300 à 400 "gilets jaunes" ont commencé à défiler dans une ambiance bon enfant du pied de la tour Total, dans le quartier de la Défense en banlieue parisienne, direction Paris. Certaines pancartes faisaient référence aux prochaines élections européennes, comme "Macron se moque de nos revendications, il veut être président de l'Europe des riches" ou "il ne nous aura pas deux fois, le 26 mai référendum anti Macron". Les premiers "gilets jaunes" sont arrivés sur le parvis du Sacré Coeur à Paris vers 17h30, destination finale du cortège parti de la Défense.
Quelques "gilets jaunes" étaient aussi présents place de la République pour dénoncer les activités de Bayer-Monsanto et autres géants de l'agro-chimie.
Brefs heurts à Reims ou encore Nancy
Les "appels nationaux" lancés à Reims et Nancy ont attiré respectivement environ 2.000 et 1.300 personnes. Des tensions y ont éclaté et la police a fait usage de gaz lacrymogène, comme à Lyon et Dijon.
"Il y a des briseurs de vie et des briseurs de vitres, regardez où est la violence", "Macron impose, la France explose", pouvait-on lire sur les banderoles du cortège à Reims, où sont venus une cinquantaine de "black bloc", selon la mairie, qui fait état d'une vingtaine de vitrines brisées.
Au moins deux manifestants ont été blessés et pris en charge par les pompiers, du mobilier urbain dégradé et des poubelles enflammées. Par ailleurs, une dizaine de "casseurs" ont brisé les vitres des locaux de France Bleu à Reims.
Rue de Talleyrand, certains ont brisé la vitre et sont entrés dans le magasin Adidas.#Reims#giletsjaunes#ActeXXVIIpic.twitter.com/BoXhwQV2eW
— Thomas Coignac (@ThomasCoignac) 18 mai 2019
Projectiles vs gazs lacrymogènes, rue Voltaire.#Reims#Giletsjaunes#ActeXXVIIpic.twitter.com/Zj5a9JiUDU
— Thomas Coignac (@ThomasCoignac) 18 mai 2019
Ils étaient 1.300 et 1.400 à Nancy, selon une estimation de la préfecture, confirmant par ailleurs qu'un drapeau européen avait été décroché de son mât à la Métropole du Grand Nancy par des "gilets jaunes" qui l'ont remplacé par une chasuble fluo. Là aussi, des heurts ont éclaté et la police a fait usage de gaz lacrymogènes, tout comme à Lyon et Dijon.
Des cortèges très épars
Selon les chiffres préfectoraux, 600 personnes ont manifesté à Lens, entre 60 et 100 au Touquet, 90 à Nogent-sur-Oise, un millier à Montpellier, 900 à Alès. À Toulouse, plus d'un millier de manifestants ont défilés - "gilets jaunes", syndicalistes sous des bannières FO et CGT, et militants écologistes et anticapitalistes - contre plusieurs milliers de personnes au début du printemps. Le cortège montpelliérain a aussi réuni un millier de personnes, selon la préfecture.
A Bordeaux, qui fut l'une des places fortes du mouvement, seuls quelque 450 "gilets jaunes" ont manifesté et rejoint le défilé contre Bayer-Monsanto, dont le mot d'ordre était "Monsanto, gilets jaunes, même combat!". A Besançon le cortège de 300 "gilets jaunes" a rejoint le rassemblement pour la journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
#ClimateAction#GiletsJaunes#Bordeauxpic.twitter.com/c09q0MEMx3
— Laurent Bigot (@laurentbigotfr) 18 mai 2019
À Besançon, le cortège de 300 "gilets jaunes" a rejoint le rassemblement de 300 manifestants venus pour la journée de lutte contre l'homophobie et la transphobie. À Colmar, ils étaient une centaine en début d'après-midi à marcher en direction de la préfecture du Haut-Rhin, rapportent les Dernières Nouvelles d'Alsace.
Vendredi, Emmanuel Macron a jugé que le mouvement des "gilets jaunes" n'avait "plus de débouché politique". "Je considère pour ma part que j'ai apporté des réponses aux Françaises et aux Français sur ce qui avait conduit à ce mouvement (...) Je crois que (pour) celles et ceux qui continuent aujourd'hui (à manifester), il n'y a plus de débouché politique. Nous avons fait notre part de travail", a-t-il déclaré.