Le revenu de la cagnotte en ligne pour les forces de l'ordre blessées lors des manifestations des "gilets jaunes", lancée par le président LR de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur Renaud Muselier, sera remise jeudi matin aux Invalides, à Paris, a-t-on appris de sources concordantes mercredi.
"Une somme à laquelle on ne s'attendait pas". Cette cagnotte avait été lancée sur la plateforme en ligne Leetchi en réaction à celle créée en soutien à l'ex-boxeur Christophe Dettinger, condamné pour avoir agressé deux gendarmes à Paris le 8 janvier. Près de 1,4 million d'euros seront donc reversés à l'amicale de la police nationale, une "association d'entraide" qui oeuvre pour les gendarmes, policiers et sapeurs-pompiers, a précisé l'association.
La cagnotte sera remise au cours d'une cérémonie à l'hôtel des Invalides, à laquelle participera le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Au micro d'Europe 1, le directeur de l'amicale, Marc Silvera, "remercie tous les Français qui ont participé". "On avait besoin, nous policiers, de ce message d'amour", ajoute-t-il, tout en confessant : "C'est une somme à laquelle on ne s'attendait pas". Pour le fonctionnaire, cette mobilisation est un signe "que les Français aiment leur police".
Une partie de la cagnotte ira aux orphelins. Concernant la répartition de l'important pactole, Marc Silvera explique qu'un million d'euros "vont être adressés à l'ensemble des policiers, pompiers, agents du ministère de l'Intérieur, touchés par les événements, et les 450.000 euros restants vont être distribués à des associations des orphelins de la police, de gendarmerie nationale, des pompiers, et à la caisse de secours et de solidarité de l'amicale de la police nationale".
Une convention permettant de définir les modalités de rétribution de la cagnotte sera signée entre le patron de la région Paca et l'amicale.
La cagnotte critiquée par le directeur de la DGPN. Si elle a su mobiliser de nombreux donateurs, le principe de cette cagnotte avait été critiqué par le directeur général de la police nationale (DGPN), Éric Morvan, avant que celui-ci ne modère ses propos. "La police nationale n'a pas besoin de cagnotte", avait déclaré le patron des policiers le 11 janvier. "Cette fracture (...) qui se manifeste à coups de cagnottes peut à certains égards friser l'indécence. S'il y a de la générosité dans ce pays, manifestons-là à la recherche médicale ou à l'enfance en danger mais les policiers n'ont pas besoin de cagnotte", avait-il expliqué.
Le patron des policiers avait ensuite fortement nuancé ses propos dans un tweet où il remerciait les donateurs : "La police nationale est très sensible à toutes vos marques d'attention envers ses personnels et notamment ses blessés. Merci à tous ceux qui les ont généreusement manifestées".