La garde à vue de l'ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger, soupçonné d'avoir agressé deux gendarmes samedi à Paris lors de "l'acte 8" des "gilets jaunes", a été prolongée, a indiqué une source judiciaire mardi.
En garde à vue depuis lundi. Cet homme originaire de l'Essonne, ancien champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers, s'était présenté lundi matin à la police, qui le recherchait activement depuis les faits. Il avait été aussitôt placé en garde à vue pour "violences volontaires en réunion et sur personne dépositaire de l'autorité publique". Dans une vidéo enregistrée dimanche et postée lundi sur Youtube, l'ancien champion de boxe admet avoir "mal réagi", tout en affirmant s'être "défendu" face aux violences policières.
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Deux gendarmes frappés. Samedi, lors d'une nouvelle manifestation des "gilets jaunes" dans la capitale, des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre avaient éclaté sur la passerelle qui relie les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries. Sur des images largement diffusées sur les réseaux sociaux et sur les télévisions, on voit un gendarme à terre, entouré de manifestants et frappé par l'un d'eux portant un manteau et un bonnet noir. Ce gendarme s'est vu prescrire 15 jours d'incapacité totale de travail (ITT) et a déposé plainte dimanche, selon la gendarmerie.
Sur une autre vidéo, on voit un homme portant également un manteau et un bonnet noir, attaquer tel un boxeur professionnel un gendarme derrière son bouclier. Ce dernier a eu deux jours d'ITT et a également déposé plainte.
Un homme rapidement identifié. Samedi, le syndicat des commissaires de police nationale (SCPN) avait indiqué avoir "identifié" l'homme et qu'il s'agissait d'un ancien boxeur. Dimanche, une perquisition avait visé son domicile à proximité de Massy, mais il était absent lors de l'arrivée des fonctionnaires. Un membre de sa famille avait alors indiqué qu'il se rendrait à la police lundi.
Une version à l'épreuve des vidéos. Devant les enquêteurs, il a "regretté" les violences dont il a été l'auteur. Selon lui, son coup de sang aurait été provoqué par des violences policières envers une femme vêtue de rouge, qui aurait été frappée. Sur les séquences vidéo, une femme qui pourrait correspondre est bien présente. On la voit recevoir du gaz lacrymogène, mais aucun coup. Une version qui doit encore être confrontée aux vidéos, c'est pourquoi sa garde à vue a été prolongée. D'après les informations d'Europe 1, l'ancien boxeur professionnel va également devoir s'expliquer sur ce fusil de chasse non déclaré qui a été retrouvé chez lui en perquisition.
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Une cagnotte de soutien à l'ancien boxeur connaissait mardi matin un vif succès en rassemblant plus de 117.000 euros, suscitant les critiques du gouvernement et de syndicats policiers.