Emmanuel Macron et le gouvernement ont tracé mardi les lignes du "grand débat" qui doit fournir une issue politique à la crise des "gilets jaunes", tout en tentant de mettre en oeuvre les mesures sociales. Au cours d'une réunion à l'Elysée, le chef de l'Etat et 12 ministres se sont entendus pour que "la grande concertation nationale" se déroule en deux phases.
Deux phases de concertation. "La première, qui a déjà débuté et qui durera jusqu'à la mi-janvier, doit permettre de nourrir la dynamique portée au niveau des maires, qui ont déjà commencé à faire remonter le résultat de leurs échanges avec leurs administrés", a expliqué l'Elysée à l'issue de la réunion. Débutera alors une seconde phase qui, "pendant deux mois pleins", portera "sur les thématiques annoncées par le Premier ministre, autour de questions précises sur lesquelles les Français seront invités à débattre".
Les modalités précisées jeudi. Annoncé par Emmanuel Macron dans son allocution télévisée du 10 décembre, ce "grand débat" doit servir d'exutoire à la colère des manifestants et fournir une issue politique à la crise des "gilets jaunes". Les modalités du "grand débat" doivent être détaillées jeudi par Chantal Jouanno, la présidente de la Commission du débat public (CNDP), autorité indépendante qui a été chargée de l'organiser. Initialement conviée à la réunion de mardi soir, l'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy n'est finalement pas venue. La CNDP s'inquiète déjà que ce "grand débat" n'apparaisse comme piloté par le gouvernement et se transforme en "meetings politiques" pro-Macron.
Le débat doit aborder quatre thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l'État, et démocratie et citoyenneté, dont l'immigration). Il pourrait aussi porter sur le référendum d'initiative citoyenne (RIC), réclamé par les "gilets jaunes" mais aussi par l'opposition, de La France insoumise à LR.