C'est une vidéo qui avait à nouveau relancé les accusation de violences policières. Filmées samedi et publiées sur les réseaux sociaux, des images tournées à Besançon montraient un manifestant frappé par un policier en marge de "l'acte 20 des gilets jaunes". Après avoir évoqué des images "sorties de leur contexte", la préfecture du Doubs a finalement décidé de saisir l'IGPN, tandis que le "gilet jaune" matraqué dément la version officielle dans L'Est républicain.
Interrogée dimanche par le quotidien régional, la préfecture du Doubs, si elle reconnaissait que l'homme était "légèrement blessé", précisait que "les forces de l'ordre étaient sur le point d'interpeller un casseur déjà bien identifié. L'homme sur le chemin tentait de faire obstruction à l'interpellation et essayait de ramasser un spray de lacrymogène à ses pieds", expliquait-elle encore.
J’ai filmé cette image qui fait froid dans le dos. On voit un policier se préparer, prendre de l’élan et frapper à la tête un manifestant pacifiste, quand il était de dos. Le manifestant a été pris en charge par les pompiers https://t.co/0QjqTTgbuS
— Emma Audrey (@emma_audrey_fr) 30 mars 2019
"Je suis un militant pacifiste". Le jeune homme de 22 ans, Mathias, rejette ces accusations. "A la base, je voulais partir de là", assure-t-il."J'ai vu une grenade à mes pieds. Je me suis écarté car j'ai cru qu'elle allait exploser. J'ai interpellé un policier en lui disant de la ramasser (...) D'un coup, j'ai senti un violent coup. Au début, je ne pensais pas que c'était un coup de matraque".
"Ce que j'ai entendu est totalement faux. Je suis un militant pacifiste. Je n'ai jamais fait entrave ni tenté de lancer quoi que ce soit sur les policiers", assure-t-il encore, faisant le point sur ses blessures : "j'ai eu deux points de suture à l'intérieur et six à l'extérieur.
Pas de plainte déposée. Dans son communiqué, la préfecture a finalement annoncé avoir saisi l'Inspection générale de la police nationale pour une enquête administrative "afin d'apporter un éclairage complet sur les circonstances dans lesquelles le bâton de défense souple a été employé". "Dans le cadre d'une opération d'interpellation d'un individu suspecté d'avoir jeté des projectiles contre les forces de l'ordre, un policier a utilisé son bâton de défense souple à l'encontre d'une personne 'gilet jaune' qui lui a a semblé faire obstacle à la progression de la police par des actes d'hostilité", explique désormais la préfecture.
Suite à l’utilisation ce samedi 30 mars du bâton de défense souple par un policier lors d’une manifestation non déclarée et infiltrée par des casseurs à #Besançon, le préfet du #Doubs a saisi l’IGPN pour une enquête administrative. pic.twitter.com/hWdwX8Vu7V
— Préfet du Doubs (@Prefet25) 31 mars 2019
Pour l'instant, Mathias n'a pas encore décidé s'il allait ou non déposer plainte.