La mobilisation des "gilets jaunes" est repartie de plus belle samedi. Après un essoufflement pendant les fêtes, l'"acte 8" a finalement mobilisé 50.000 personnes dans toute la France, samedi. Dimanche, c'est inédit, de nouvelles manifestations devraient se tenir à Paris et en régions, ne réunissant que des femmes "gilets jaunes".
Actives mais "discrètes" jusqu'ici. Dans la capitale, le rendez-vous a été fixé à 11 heures, place de la Bastille. Une minute de silence pour les morts et les blessés du mouvement doit être respectée, et un lâcher de ballons est prévu à midi, indique la page Facebook de l'événement, qui compte actuellement 2.000 participantes. "Jusque là, nous avons étaient discrètes. C'est pour cela que nous lançons un appel à toutes les femmes pour se mobiliser", indiquent les organisatrices sur les réseaux sociaux.
"Un ras-le-bol des femmes". Si elles précisent d'emblée s'inscrire dans une lutte "féminine" et non pas "féministe", les organisatrices affichent "les mêmes revendications que les hommes", et renvoient à leur quotidien souvent difficile. "On veut montrer qu'il y a un ras-le-bol des femmes, que ce soit les retraitées qui vivent avec de petites retraites, des personnes handicapées, des femmes qui sont toutes seules, qui travaillent et qui n'arrivent plus à subvenir à leurs besoins…", détaille Alix Christine, l'une des organisatrices du rassemblement parisien, au micro d'Europe 1.
Sur les réseaux sociaux, elles indiquent vouloir "que les choses changent, parce que nous sommes le peuple français, nous aussi." "Nous voulons montrer que nous sommes la Mère Patrie, en colère, et nous avons peur pour l'avenir de nos enfants. Les femmes se sentent dévalorisées, méprisées, oubliées par l'Etat", dénoncent-elles.
Les femmes "rassurées" en manifestant entre elles. Très actives sur les ronds-points depuis le 17 novembre, les femmes "gilets jaunes" sont de moins en moins nombreuses lors des grandes manifestations du week-end. "Autour de moi, beaucoup de femmes avaient peur de participer aux manifestations à cause des violences", explique Alix Christine. Cette manifestation 100% féminine "rassure beaucoup", assure-t-elle. Et pour cause, "beaucoup de femmes qui n'avaient jamais manifesté vont venir, même de loin."
Des mobilisations de femmes "gilets jaunes" doivent se tenir à Toulouse, Dijon ou encore Montélimar.