Quelque 10.000 "gilets jaunes" ont été dénombrés samedi à Toulouse à 17h par la préfecture, soit un record de mobilisation depuis le début du mouvement pour cet acte 10, qui a été émaillé de heurts. Dix interpellations avaient été effectuées à 17h, a ajouté la préfecture dans un tweet.
Également la plus importante officiellement dénombrée au niveau national à 17h, la mobilisation des "gilets jaunes" dans la Ville rose avait déjà battu un record samedi dernier, avec 6.000 manifestants officiellement recensés.
Comme la plupart des derniers samedi de mobilisation, la manifestation, entamée dans le calme, a dégénéré avec des heurts entre les forces de l'ordre et des manifestants. Un canon à eau a été mobilisé vers 17h30 pour repousser les manifestants sur le grand boulevard entourant le centre historique, après que les forces de l'ordre ont à plusieurs reprises fait usage de gaz lacrymogènes sous divers projectiles envoyés des rangs des manifestants.
Le Brésil s'invite sur les murs de la ville. Sur la place centrale du Capitole, la façade de la mairie, un bâtiment historique du 17ème siècle, a été taguée, avec notamment le message "Macron Bolsonaro, Non" assimilant le président français à son homologue brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro. Le cortège avait débuté dans le calme à 14h, derrière des banderoles rejetant le grand débat lancé par l'exécutif et dénonçant des violences policières.
"Castaner boucher, France mutilée". "Tes hauts et débats, on n'en veut pas, Macron dégage", proclamait l'une d'elles, une autre affichant une vingtaine de photos de manifestants blessés notamment au visage et aux mains, avec pour légende "Regarde et souviens-toi". "Castaner le boucher, France mutilée", a crié la foule, visant le ministre de l'Intérieur qui a défendu vendredi l'utilisation par les forces de l'ordre du lanceur de balles de défense controversé LBD. "Police partout, justice nulle part" ou encore l'habituel "Macron démission", ont aussi scandé les manifestants.
Trois informations judiciaires ouvertes depuis mi-novembre. Depuis le lancement du mouvement, mi-novembre, le parquet de Toulouse a ouvert trois informations judiciaires pour "des pertes d’œil, ou des policiers mis en cause" et saisi "à trois ou quatre reprises" l'Inspection générale de la police nationale "pour une clarification parfaite de survenance de faits et répondre aux plaintes", a indiqué vendredi le procureur, Dominique Alzeari. Sur 344 interpellations de manifestants, 34 peines d'emprisonnement ont été prononcées et 80 personnes interdites de "manifester ou de paraître", a-t-il ajouté.
Présence de Maxime Nicolle, alias "Fly Rider". Quelques dizaines de syndicalistes CGT ont participé au défilé, auquel s'est joint une des figures des "gilets jaunes", Maxime Nicolle, alias "Fly Rider". Avant "l'acte 10", les commerçants de la ville s'étaient mobilisés pour réclamer un retour à l'ordre et des mesures de soutien, un collectif menaçant sinon de lancer une grève de la collecte des charges.