"Racket sur nos retraites": 7.200 personnes, selon la préfecture de police, 30.000 selon les syndicats, ont défilé jeudi à Paris pour dénoncer la hausse de la CSG appliquée depuis janvier à une majorité de retraités et défendre leur pouvoir d'achat.
Le cortège, réuni à l'appel de neuf organisations (UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR CFE-CGC, FSU-Retraités, Solidaires, FGR, LSR et UNRPA), est parti dans le calme de Montparnasse en milieu d'après-midi en direction des Invalides. "C'est très vilain Monsieur Macron de faire les poches des vieux", pouvait-on lire sur une banderole, certains manifestants arborant des autocollants "je suis mal (re)traité".
Revendications. Dans leur ligne de mire, la hausse de 1,7 point de la CSG pour 60% de retraités, qui intervient après plusieurs années de mesures douloureuses pour leur pouvoir d'achat, comme le gel des pensions, la suppression de la "demi-part des veuves", la fin de l'exonération d'impôt pour la majoration de 10% accordée à ceux qui ont eu trois enfants et la création d'une taxe sur les pensions (la Casa) pour financer la prise en charge de la dépendance des personnes âgées.
Des pensions plus revalorisées avant janvier 2019. Revalorisées de 0,8% en octobre, les pensions ne le seront plus avant janvier 2019 afin de financer l'augmentation du minimum vieillesse. "J'ai cotisé 40 ans et on vient me ponctionner", s'est indignée Maryse, ex-enseignante de 66 ans, qui perd environ 62 euros sur 2.500 euros mensuels. "Les retraités sont des électeurs, s'il (Macron) ne fait rien pour augmenter nos pensions, il verra bien la prochaine fois", a-t-elle prévenu.
Le gouvernement assume les réformes. Interpellé mercredi par des retraités lors d'un déplacement à Tours, Emmanuel Macron a redit qu'il "assumait" ses réformes et a demandé "un effort pour aider les jeunes actifs". Au total, plusieurs dizaines de milliers de retraités ont manifesté partout en France jeudi, parfois rejoints par des personnels des maisons de retraite en grève.