Il a tenté de protéger la flamme sur la tombe du Soldat inconnu. Lors de la manifestation des "gilets jaunes" samedi, certains quartiers de la capitale ont été le théâtre d'affrontements entre des "casseurs" et les forces de l'ordre, mais l'image qu'a retenue la France est celle des dégradations de l'Arc de Triomphe et de la tombe du Soldat inconnu. Face à ce déferlement de violence contre un symbole national, certaines personnes sur place, à l'instar de Nicolas, ont décidé de réagir.
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"Moi, j'ai honte". "J'ai vu que la tombe était dévastée, sous les canettes de bière, les bouteilles d'alcool et les grenades", se souvient le jeune réserviste au micro d'Europe 1. "Ça m'a glacé le sang", souffle-t-il. "Alors avec d'autres, on est allé récupérer les barrières de cérémonie et de police éparpillées sur toutes la place pour protéger la tombe", explique-t-il. "Vous êtes en train de retirer les œufs, la pisse... tout ça sur la tombe d'un pauvre petit gars qui n'a pas eu de vie pour nous", décrit le jeune homme, avant de lâcher : "Moi, j'ai honte. Je me suis surpris trois-quatre fois à retenir mes larmes et à vouloir chialer. C'est un monument aux morts, le premier de France, c'est le lieu du souvenir national, avec la flamme du souvenir", enchaîne-t-il.
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"C'est notre âme". "Que l'on soit 'gilet jaune' ou pas, voire contre, c'est tout le monde qui doit être autour de ça !", poursuit Nicolas. "C'est les forces de l'esprit, l'immatériel, c'est notre âme. Et on ne peut pas, avec de bonnes excuses, faire des compromissions pour renier sur notre âme. Sinon il n'y aura plus rien". Deux jours après les dégradations, la flamme brûle toujours, mais l'intérieur de l'Arc de Triomphe, qui a subi "un pillage méthodique" selon Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments Nationaux, est toujours fermé au public. Des enquêteurs de la police scientifique sont sur place pour tenter d’identifier les casseurs. Les dégâts sont estimés à plusieurs centaines de milliers d'euros.
La cérémonie du "ravivage de la flamme" a pu se tenir samedi
Depuis son installation en 1923 [trois ans après la mise en place de la tombe, ndlr] la flamme du Soldat inconnu est ravivée tous les jours à 18h30 selon un protocole précis. Et si cette tradition a pu se perpétrer samedi, c'est grâce à la commissaire de l'association "La Flamme sous l'Arc de Triomphe, Flamme de la Nation", qui a réussi à se frayer un chemin au milieu de la cohue pour aller se recueillir.
"C'était une forme de colère intérieure", explique-t-elle. "C'était un besoin viscéral de venir, je savais que ça pouvait être dangereux, je savais que je prenais un risque, mais malgré tout, je trouve que c'est essentiel de se dire : 'on ne laisse pas faire'", analyse-t-elle. "Il y a plus de cent ans, il y a eu des millions de morts pour nous permettre de vivre aujourd'hui dans un pays libre et démocratique. On a le droit d'être contre un certain nombre d'idées, mais pas en foulant la dalle sacrée".