Les lycéens, rejoints par des étudiants, poursuivent lundi leur mobilisation contre une série de mesures gouvernementales, un mouvement apparu dans le sillage de celui des "gilets jaunes", avec moins de blocages que la semaine dernière. Dans la matinée, le ministère de l'Éducation a recensé 120 lycées concernés sur toute la France, dont 40 bloqués. La semaine dernière, jusqu'à 400 lycées ont été perturbés.
Des incidents en Île-de-France. Des perturbations ont notamment été signalées en banlieue parisienne, comme dans les Hauts-de-Seine avec trois interpellations, des véhicules dégradés près d'un lycée à La Garenne-Colombes et des projectiles incendiaires lancés en direction du lycée. Dans le Val-de-Marne, une centaine de jeunes étaient réunis devant des lycées à Maisons-Alfort et Créteil, avec des caillassages et feux de poubelles signalés.
En Seine-Saint-Denis, 41 établissements sont concernés par des manifestations, selon la police qui évoque deux voitures brûlées et 12 interpellations. "Il y a des incidents un peu partout mais c'est plus calme que la semaine dernière", souligne une source policière. À Paris, le rectorat a recensé 17 lycées perturbés.
Plus d'une trentaine de lycées bloqués dans le Sud. Dans l'académie de Montpellier, une trentaine d'établissements sont touchés par des mouvements de protestation, notamment des tentatives de blocages et/ou filtrage, a indiqué le rectorat. Et dans l'académie d'Aix-Marseille, six lycées sont bloqués, avec "quelques faits de violence", selon le rectorat. Les élèves ont été consignés à l'intérieur d'un établissement à Cavaillon (Vaucluse), après des jets de projectiles contre les forces de l'ordre.
Des revendications diverses. Les lycéens mobilisés réclament la suppression d'une série de mesures annoncées, pour certaines déjà mises en oeuvre, comme Parcoursup (la procédure qui donne accès aux études supérieures), la réforme du bac ou la mise en place du service national universel (SNU). C'est le mouvement des "gilets jaunes" qui a permis à cette mobilisation de surgir la semaine dernière. Le syndicat UNL-SD a promis un "mardi noir" le 11 décembre dans tous les lycées.
Des universités également bloquées. Les lycéens ont été rejoints par quelques étudiants, mobilisés contre la hausse des frais de scolarité annoncée pour les jeunes n'appartenant pas à l'Union européenne. À Paris, les sites de Tolbiac et la Sorbonne ont été fermés par mesure de sécurité. À l'université de Paris-Nanterre, les étudiants sont empêchés d'entrer : la quasi totalité des bâtiments du campus ont été bloqués à partir de 6 heures à l'aide de chaises, tables, barrières. Les bâtiments de l'université de Rennes-2 (arts, lettres, sciences humaines et sociales) sont aussi bloqués par des manifestants, et les cours suspendus.