La SNCF a été condamnée mercredi en appel pour discrimination envers des cheminots marocains, a annoncé leur avocate après avoir eu connaissance d'une partie des jugements dans l'affaire des 848 "Chibanis" poursuivant la compagnie ferroviaire.
"Un grand soulagement". Me Clélie de Lesquen-Jonas a levé les mains en l'air en criant "c'est gagné", avant de préciser à la presse que les cheminots avaient en outre obtenu reconnaissance d'un "préjudice moral". "C'est un grand soulagement, une grande satisfaction", a-t-elle commenté. Les premiers recours aux Prud’hommes remontent à plus de douze ans.
"Cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification. La grande majorité des plaignants, embauchés dans les années 70, étaient contractuels, donc avec un CDI de droit privé, et n'ont pas pu bénéficier du statut particulier des cheminots, plus avantageux et relevant d'une caisse de retraite spécifique. Une centaine, naturalisés, avaient pu y accéder mais en perdant leur ancienneté. Ils accusaient la SNCF, qui conteste toute discrimination, de les avoir délibérément "cantonnés" aux plus bas niveaux de qualification et de salaires, ce qui les a ensuite pénalisés à l'heure de la retraite.