L'utilisation par les policiers de l'Ain de lanceurs de balles de défense (LBD) lors de la manifestation des "gilets jaunes" samedi à Bourg-en-Bresse sera filmée par des "caméras-piéton", a-t-on appris du directeur départemental de la sécurité publique. "Chaque personnel porteur du LBD sera aussi porteur d'une caméra-piéton", a indiqué le commissaire divisionnaire Yves Cellier, confirmant une information du quotidien Le Progrès, alors que cet équipement est au cœur d'une controverse.
"Les caméras aideront à voir exactement le contexte du tir". "Par rapport aux manifestations de début décembre, on a une utilisation du LBD qui diminue et un nombre de personnes qui se déclarent blessées qui augmente", selon Yves Cellier. "Dans le cadre de cette polémique", les caméras aideront à "voir exactement qui (le policier) désigne, comment il le désigne, à quoi il fait face et le contexte du tir", a-t-il ajouté.
Une plainte déposée à Bourg-en-Bresse. Si la police a enregistré une seule plainte à Bourg-en-Bresse depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" pour une blessure potentiellement due à un LBD, d'autres ont affirmé dans la presse et sur les réseaux sociaux en avoir été victimes. "Bourg-en-Bresse est le théâtre tous les samedis de violences importantes, de dégradations et d'agressions sur les policiers. (...) Le LBD est employé, mais je me suis toujours attaché à avoir une réponse proportionnée et graduée", a fait valoir le responsable.
"Une expérimentation". "Aujourd'hui c'est une expérimentation. Si c'est concluant, on pourra tout à fait le reconduire sur les prochaines manifestations", a-t-il indiqué, précisant que les policiers "ont accueilli très favorablement cette idée". Cinq d'entre eux seront concernés par ce nouveau dispositif samedi après-midi. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait défendu vendredi l'utilisation par les forces de l'ordre du LBD, réagissant notamment aux déclarations du Défenseur des droits Jacques Toubon, qui avait demandé la veille la suspension de son utilisation en raison de sa "dangerosité".