Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a estimé samedi qu'"il faut regarder ce qui doit évoluer dans le statut des cheminots", tout en critiquant "un problème d'investissement de l'Etat" dans la SNCF. "Il faut regarder ce qui doit évoluer dans le statut des cheminots, mais pas en les culpabilisant et en les stigmatisant", a déclaré Laurent Berger sur France Inter.
Ce changement doit être préparé "en leur demandant où et comment on peut améliorer leur situation, parce que ce ne sont pas des privilégiés comme certains aiment bien le décrire", a-t-il ajouté. La patron de la CFDT a cependant estimé que l'Etat était le premier responsable des difficultés de la SNCF.
"Un problème d'investissements de l'Etat." "Qui va pouvoir croire que les problèmes de retard, les problèmes de lignes, notamment (celles) de banlieue, sont liés au statut des cheminots ? Ce n'est pas vrai, tout le monde le sait, c'est un problème d'investissements de l'Etat", a-t-il affirmé. De même, au sujet de la dette abyssale de l'entreprise publique (plus de 50 milliards d'euros), "c'est l'Etat qui doit l'assumer, je crois, ça paraît logique".
Laurent Berger a par ailleurs souligné que les cheminots de la CFDT "ont été très choqués du recours aux ordonnances" annoncé par le gouvernement pour sa réforme de la SNCF. "Dans certains cas - et la CFDT n'y est pas opposée - ça peut avoir du sens, lorsque par exemple on suit l'élection présidentielle et qu'on l'avait annoncé, comme c'était le cas sur la réforme du marché du travail", a-t-il rappelé, observant que "là, ça n'a pas été annoncé". Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, SUD rail, CFDT) ont décidé d'attendre jusqu'au 15 mars avant d'arrêter une éventuelle date de grève.