Une enveloppe de 750 millions d'euros sur trois ans mais pas d'ouvertures de lits ni d'augmentation de salaire : le plan présenté lundi par la ministre Agnès Buzyn pour répondre à la crise des urgences laisse un goût mitigé aux premiers concernés. À l'hôpital d'Evreux, une médecin urgentiste, qui attendait des mesures bien plus concrètes, a confié sa déception à Europe 1.
"Nous, on a besoin de gens pour pousser des brancards, d'endroits pour que des patients puissent ne pas être au milieu du couloir", rappelle-t-elle. "Ce sont des choses hyper concrètes. Les plans sur trois ans à 700 millions d'euros, cela ne résout pas le problème concret : les gens râlent parce que leur mère ou leur grand-mère a passé des heures sur un brancard, cela crée des tensions avec tout le monde et un épuisement des personnels."
"On a besoin de gens pour pousser des brancards"
Sans ouverture de lits, donc, ce plan a peu d'intérêt selon elle. "Tout cela, malheureusement, ça ne va pas être résolu comme ça."
Le plan d'Agnès Buzyn comporte douze mesures visant à désengorger les urgences, dont un "service d'accès aux soins" en ligne ou par téléphone qui pourra orienter les patients vers une consultation en ville ou une téléconsultation. Des maisons médicales de garde seront également ouvertes 24h/24 et sept jour sur sept, près des services d'urgence, pour mieux orienter les patients vers les services concernés. Parmi les objectifs affichés par la ministre : qu'il n'y ait plus de patients de plus de 65 ans aux urgences d'ici à cinq ans.