Des centaines de femmes "gilets jaunes" se sont rassemblées dimanche à Paris et dans plusieurs villes, souhaitant donner une image pacifique du mouvement au lendemain d'une mobilisation nationale marquée par de nouvelles violences.
À Paris, sur les marches de l'Opéra Bastille, slogans, bonnet phrygien sur la tête, ballon jaune à la main, des femmes ont chanté la Marseillaise puis ont encerclé la place, perturbant la circulation, avant de manifester dans les rues de la capitale. Elles sont retraités ou mères de famille pour la plupart. Pas de revendication féministe : beaucoup disent que ce dimanche reste un jour de mobilisation comme un autre, avec les mêmes demandes que les "gilets jaunes".
Des CRS plus vigilants ? Certaines d'entre elles ont, pour la première fois, enfilé un gilet jaune et affirment qu'entre femmes, elles se sentent plus en sécurité. "C'est vrai qu'on se sent plus rassurées", abonde Fanny au micro d'Europe 1. "On est entourées de femmes aujourd'hui. Les autres fois, nous ne sommes pas venues parce que nous n'étions pas rassurées de venir avec les violences qu'il y a", explique-t-elle. "Aujourd'hui, on se sent un peu plus en sécurité. Je pense que les CRS seront plus vigilants à notre égard parce qu'on est des femmes. En tout cas je l'espère, je l'espère...", ajoute Fanny qui plaide pour "moins de débordements".
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"À un moment donné, pour être écouté, faut que ça pète". Beaucoup de manifestantes condamnent les violences policières de la manifestation de samedi, lors de l'acte 8. Des violences policières qui ont "obligé" les "gilets jaunes" à répliquer, ont expliqué certaines manifestantes au micro d'Europe 1. Beaucoup disent comprendre l'intrusion dans le ministère du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, samedi, rue de Grenelle, à Paris.
"On vient, on marche, on est gentils, on se fait taper, au bout d'un moment, certains sont plus sanguins et ont envie d'aller à l'affront, tout simplement", justifie Stéphanie. "À un moment donné, pour être écouté, faut que ça pète et malheureusement, oui, il y aura de la violence, de la casse, tant qu'on sera pas entendus", pose-t-elle. Ces "gilets jaunes" se disent prêtes à renouveler ces opérations dédiées aux femmes avec l'espoir de voir certaines rejoindre les rangs d'un probable "acte 9", la semaine prochaine.
Des rassemblements de femmes ailleurs en France
À Toulouse, environ 300 femmes "gilets jaunes" ont manifesté dans le calme dimanche. À Caen, théâtre de scènes de violences samedi, une centaine de femmes accompagnées parfois de leurs enfants sont parties de la place de la mairie pour défiler dans les rues de la ville. En Saône-et-Loire, à Montceau-les-Mines, une centaine de femmes "gilets jaunes" ont aussi défilé dimanche matin.