Quelques centaines de "gilets jaunes", 300 selon la police, ont commencé à défiler samedi à Marseille, où un appel national avait été lancé, via les réseaux sociaux. Les manifestants se sont rassemblés dans le calme sur le Vieux-Port à 14h et ont commencé à défiler en empruntant la Canebière, encadrés par des forces de l'ordre plus visibles et nombreuses que les samedis précédents.
"C'était soi-disant un gros rassemblement national, mais il n'y a pas beaucoup de monde", a regretté Claire Johnson, venue de Simiane-la-Rotonde dans les Alpes-de-Haute-Provence, et habituée aux rassemblements marseillais. "On avait un peu levé le pied, et là on est revenus. On n'a rien contre les riches, mais le partage doit se faire", a ajouté cette retraitée de 63 ans, aux côtés de son mari Paul. Cette assistante maternelle ne touche que 1.000 euros de pension mais explique devoir payer 1.400 euros de loyer et être contrainte de continuer à faire des heures.
"On résiste, mais on manque de bras"
"Il y a eu un appel national" à Marseille, "mais là, je crois qu'il est aux oubliettes", a déploré de son côté Mickaël Mazzonella, un habitant des quartiers nord de Marseille venu manifester avec son grand-père Jean-Pierre. "On résiste, mais on manque de bras. Les gens en ont marre de se faire gazer et taper sur la gueule", a poursuivi ce jeune de 28 ans, qui a expliqué ne pas trouver d'emploi malgré deux CAP, de ferronnerie et de cuisine. "J'ai fait 68, je fais les 'gilets jaunes', mais ce sera le dernier !", a ajouté son grand-père.
Derrière les "gilets jaunes", quelques dizaines de militants, dont le patron de la centrale syndicale dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, ont défilé. "La persistance des manifestations, c'est l'illustration du décalage entre les politiques, leurs annonces et le ressenti réel. La vie chère, c'est une réalité pour tous", a-t-il déclaré.
Une manifestation en soutien aux salariés de General Electric à Belfort
Parmi les autres rassemblements en France, pour cet "acte 32" du mouvement, une centaine de "gilets jaunes" a rejoint la manifestation de soutien aux salariés de General Electric à Belfort. Le matin, un "gilet jaune" avait été légèrement blessé par un automobiliste qui avait forcé un barrage sur un rond-point de Saint-Avold, en Moselle, selon la police. L'automobiliste, âgé d'une quarantaine d'années, a été placé en garde à vue.