Saura-t-on finalement qui a tué Grégory Villemin, retrouvé ligoté et noyé dans la Vologne, en octobre 1984 ? Plus de trente-deux ans après les faits, l'enquête, au point mort, a connu un rebondissement inattendu mercredi matin. Trois membres de la famille de Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, ont été interpellés dans le département des Vosges et placés en garde à vue.
Trois personnes interpellées. Selon les informations d'Europe 1, les interpellés sont un couple de septuagénaires, Marcel Jacob, oncle de Jean-Marie, et sa femme Jacqueline, ainsi que Ginette Villemin, belle-sœur du père de Grégory. Ils ont été arrêtés dans le village d'Aumontzey et placés en garde à vue mercredi matin par les gendarmes de la section de recherche de Dijon. Ils étaient tous les trois toujours en garde à vue mercredi soir.
Les grands-parents entendus. La grand-mère du petit garçon, Monique Villemin, dont l'état de santé n'est pas compatible avec le régime de la garde à vue, et le grand-père Albert Villemin, ont eux été entendus en tant que témoins, avant d'être relâchés dans la soirée mercredi.
Au fil des années, l'enquête s'est orientée vers plusieurs pistes, dont aucune n'a permis d'identifier le ou les auteurs du crime. Bernard Laroche, cousin de Jean-Marie Villemin, a été mis en examen pour le meurtre, puis libéré, en raison d'erreurs de procédure notamment. Il a été abattu par le père de l'enfant avant que la mère, Christine Villemin, ne soit elle-même poursuivie. La cour d'appel de Dijon l'a finalement innocentée en 1993.
Des analyses récentes. Le dossier a été rouvert par deux fois, en 2008 et en 2010, pour réaliser des analyses ADN, mais aussi analyser la lettre de revendication du meurtre de Grégory et les voix du ou des "corbeaux" qui avaient écrit et téléphoné aux parents Villemin, avant et après le meurtre. Des expertises graphologiques avaient notamment désigné Marcel Jacob comme possible corbeau. De plus, son emploi du temps lors du crime était considéré comme incertain, mais l'homme n'a jamais été inquiété judiciairement.
Ces expertises n’avaient donc pas abouti mais ont permis de maintenir le dossier ouvert jusqu'à aujourd'hui. De nouvelles comparaisons d'écriture, "menées au regard des évolutions les plus récentes dans la discipline", ont été menées "sur certains documents offrant un intérêt plus marqué", a indiqué le parquet général de Dijon dans un communiqué, mercredi.
Des "zones d'ombre". Le parquet général précise également que le travail "méticuleux" réalisé par les enquêteurs au fil des années "a permis de recueillir ou de confirmer des éléments, dont certains avaient déjà attiré l'attention dans le passé sans pouvoir être véritablement exploités." Les récentes interpellations "ont pour but d'éclaircir certains points et d'apporter des réponses à des questions posées, parfois de longue date, par des zones d'ombre de la procédure."
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