C'est un drame qui a entaché la mobilisation nationale des "gilets jaunes". Dans ce petit village de Pont-en-Beauvoisin, la mort de Chantal, jeune retraitée de 63 ans, écrasée par une automobiliste qui a "paniqué", est dans toutes les têtes de ses camarades.
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"On ne pouvait que l'aimer". "Je suis sous le coup de l'émotion", confie Jeanne, une amie de Chantal au micro d'Europe 1. "C'était vraiment une femme formidable, toujours prête à rendre service, pleine d'entrain. C'était une battante, on ne pouvait que l'aimer", poursuit-elle. "Surtout qu'elle venait de prendre sa retraite, et ça n'est pas normal, car la personne qui l'a renversé avait forcé le barrage", conclut Jeanne.
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Chantal "est morte en 'gilet jaune'". Malgré ce drame, tous les "gilets jaunes" du barrage au Pont-de-Beauvoisin ont décidé de continuer leur action et ont maintenu le barrage toute la journée de samedi, près de la zone commerciale où ils manifestaient. Une décision qui semble avoir été prise à l'unanimité parmi les manifestants. "Je n'ai pas hésité une seule seconde", lâche Evelyne, 21 ans, ouvrière dans une usine de brioche et "gilet jaune". "Je me suis dit qu'on allait se battre pour elle. Ce drame nous a renforcés", explique-t-elle. "Même si je pense à sa fille que j'ai vu pleurer tout à l'heure. Je suis très attristée pour elle. Mais on se bat pour Chantal, elle n'est pas morte pour rien, elle est morte en 'gilet jaune'".