Treize personnes dont un mineur, soupçonnées d'avoir commis samedi des dégradations sur et dans l'Arc de triomphe au cours des manifestations des "gilets jaunes", ont été mises en examen par un juge d'instruction, et trois d'entre elles ont été placées en détention provisoire, a annoncé mercredi le parquet de Paris.
Dix remises en liberté. Ces suspects ont été mis en examen dans le cadre d'une information judiciaire ouverte mardi pour "intrusion non autorisée dans un lieu historique", "participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations", "recel", "vols aggravés" et "dégradations d'un bien classé commises en réunion". Parmi eux, trois ont été placés en détention provisoire et dix autres ont été laissés libres avec une mesure de contrôle judiciaire prévoyant notamment des interdictions de paraître à Paris et des obligations de pointage. Les investigations, sous l'autorité du juge d'instruction, vont se poursuivre pour identifier d'autres auteurs de ces faits, a précisé le parquet.
Des dégâts évalués à plusieurs centaines de milliers d'euros. Mobilier détruit, œuvres d'art endommagées, graffitis sur les murs, installations informatiques hors d'usage : au lendemain du saccage, Philippe Bélaval, le président du Centre des monuments nationaux, a affirmé que les dégradations subies par le célèbre monument se chiffraient à plusieurs centaines de milliers d'euros.
Suites judiciaires pour 227 interpellations de majeurs. Au total, 412 personnes ont été interpellées samedi à Paris, selon le préfet de police Michel Delpuech qui a évoqué "des violences d'une gravité sans précédent". Elles ont donné lieu à 383 placements en garde à vue (349 pour des majeurs et 34 pour des mineurs), selon un dernier bilan du ministère public. Depuis dimanche, 227 majeurs ont fait l'objet de suites judiciaires dont 99 pour des poursuites devant le tribunal en comparution immédiate.
En outre, 18 autres seront jugés au tribunal à une date ultérieure, 17 ont fait l'objet d'une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (le "plaider-coupable" à la française), et 87 ont été présentés au délégué du procureur pour un rappel à la loi. Près d'un tiers des procédures ont été classées (122 garde à vue). Concernant les mineurs, 17 ont été présentés à la justice, principalement en vue d'une mise en examen par le juge des enfants tandis que 17 autres ont été remis en liberté sans être poursuivis.