Plusieurs centaines de manifestants ont commencé à défiler jeudi depuis la place de la Bastille à Paris pour protester contre la politique du gouvernement et contre la réforme de la SNCF, à l'appel de la CGT et de FO pour la première fois depuis deux ans.
"C'est pas au patronat de faire la loi". Derrière une banderole "Mobilisés pour le libre accès a l'éducation, l'emploi, les salaires, les services publics, la retraite par répartition", les manifestants, dont des militants de Solidaires qui a appelé à la journée d'actions sur des mots d'ordre différents des deux autres syndicats, devaient rejoindre la place de la République. De nombreux cheminots participaient au défilé. "Cheminot(e)s en grève, même Macron même combat", pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'ils scandaient: "c'est pas au patronat de faire la loi".
Expliquant manifester "contre la politique d'austérité du gouvernement" et en faveur de "projets alternatifs en matière de pouvoir d'achat, d'industrie, de service public et de protection sociale", le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez a estimé qu'il s'agissait de "la première manifestation de la rentrée de septembre". "Il ne faut pas que le gouvernement croie que les mobilisations sont terminées", a-t-il prévenu.
Plus de 2.000 personnes à Lyon. C'est la première fois depuis les manifestations contre la loi El Khomri en 2016 que la CGT et FO ont appelé à une journée d'actions commune. Cette dernière coïncide avec le dernier jour de la grève à la SNCF qui s'est étendue sur trois mois, par épisodes de deux jours. Mais, en déplacement dans le Doubs, le nouveau secrétaire général de Force ouvrière, Pascal Pavageau, n'était pas présent dans la manifestation parisienne.
Plusieurs rassemblements ont également eu lieu en région. Dans la matinée, entre 2.200 (police) et 4.000 (syndicats) personnes, parmi lesquelles de nombreux cheminots, des étudiants et des personnels hospitaliers, ont manifesté dans les rues de Lyon. Au Havre, ils étaient 1.500 selon la police, 3.000 selon la CGT, qui avait mené tôt le matin une opération péage gratuit au Pont de Normandie. Environ 150 personnes selon la police ont également manifesté à Rouen, où des militants ont bloqué des voies, selon la police et la CGT, perturbant fortement la circulation.