La garde à vue du député LREM Thierry Solère, visé depuis 2016 par une enquête à Nanterre pour fraude fiscale et trafic d'influence notamment, se poursuivait mercredi, a indiqué une source proche du dossier.
En garde à vue depuis mardi matin. L'élu a été placé en garde à vue mardi matin, à peine une semaine après la levée de son immunité parlementaire. Lui-même avait relayé cette demande de levée d'immunité pour pouvoir "être entendu" dans une affaire où il nie toute infraction. C'est à la suite d'une plainte de Bercy que le parquet de Nanterre a ouvert en septembre 2016 une enquête pour "fraude fiscale".
L'enquête concerne aussi des soupçons de "trafic d'influence, corruption, abus de biens sociaux, financement illicite de dépenses électorales et manquement aux obligations déclaratives auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)". Sollicité, l'avocat du député, Me Pierre-Olivier Sur, n'avait pas souhaité s'exprimer mardi.
Soupçonné de fraude fiscale. Thierry Solère est soupçonné notamment de fraude fiscale sur la période 2010-2013, alors qu'il était conseiller général des Hauts-de-Seine et travaillait en parallèle comme conseiller dans le privé, avait révélé le Canard enchaîné l'été dernier. Le parlementaire avait répliqué à l'époque avoir fait l'objet d'un "contrôle classique", et n'avoir commis "aucun délit fiscal".
Et de trafic d'influence. Au-delà, il est aussi soupçonné de s'être servi de sa position pour "aider ses sociétés clientes à obtenir des contrats publics", selon un article du Monde publié récemment, citant un document du parquet. L'embauche de l'épouse d'un ex-dirigeant d'une société cliente en tant qu'assistante parlementaire pose en outre question aux enquêteurs, ainsi que des transactions avec un promoteur immobilier qui pourraient constituer un "enrichissement occulte", selon Le Monde (édition abonnés). Le député conteste vigoureusement toute irrégularité sur cet emploi et ces transactions, selon son entourage.
Urvoas mis en examen. En marge de cette affaire, l'ex-garde des Sceaux socialiste Jean-Jacques Urvoas, soupçonné d'avoir transmis à Thierry Solère des éléments sur l'enquête, a été mis en examen en juin par la Cour de justice de la République pour "violation du secret professionnel".