Dans le Nord, alors que les habitants des environs de Maubeuge sont toujours sous le choc après l'identification du présumé "violeur de la Sambre", le travail de la police judiciaire, lui, se poursuit dans cette affaire hors normes, avec l'aide notamment d'une base de données baptisée Salvac.
70 affaires étudiées. Le suspect, Dino Scala, a été mis en examen et écroué pour 19 viols et agressions sexuelles. En garde à vue, il a évoqué une "quarantaine de victimes". Mais les enquêteurs étudient au total 70 affaires qui pourraient lui être imputées. Pour faire tous ces recoupements, les policiers ont notamment utilisé cette base installée au siège de la direction centrale de la police judiciaire, à Nanterre.
Recoupement de données. Ils sont une dizaine policiers et gendarmes, à éplucher chaque jour tous les crimes commis sans mobile apparent. Les détails, ils les enregistrent méticuleusement dans la grande base de données Salvac qui va automatiquement proposer des rapprochements, explique la commissaire Lénaïg Le Bail, chef-adjointe de l'Office central pour la répression des violences aux personnes : "L'idée de Salvac, c'est d'essayer de produire des rapprochements entre des affaires que les enquêteurs, naturellement, n'auraient pas faits, parce qu'ils peuvent être éloignés dans le temps, dans l'espace, avec des choses qui diffèrent un petit peu", indique-t-elle avent de préciser sur quoi se basent ces rapprochements : par exemple, le "comportement d'un auteur, le mode opératoire utilisé, la personnalité de la victime, les lieux dans lesquels les infractions sont commises..."
Dans le dossier de la Sambre, poursuit-elle, "au fur et à mesure, un certain nombre d’affaires ont été alimentées dans la base et Salvac, en 2006, a permis de faire des rapprochements avec des faits commis en Belgique."
Peut-être l'un des pires prédateurs sexuels de l'Histoire. Cela fait donc des années que ces enquêteurs relient potentiellement entre elles des dizaines d'agressions dans le secteur. Maintenant que le suspect est identifié et sous les verrous, il faut reprendre un à un tous ces dossiers pour vérifier s'il peut en être l'auteur, ce qui ferait de lui l'un des pires prédateurs sexuels de notre histoire.
Le logiciel Salvac, une base d'environ 14.000 affaires
Crée en 2003, le logiciel Salvac pour Système d'analyse des liens de la violence associée aux crimes, est une base de données qui répertorie environ 14.000 affaires, résolues ou non. Le logiciel propose des pistes de rapprochement, c'est ensuite aux enquêteurs de poursuivre leurs investigations pour relier éventuellement des faits distincts.