La ministre du Travail Muriel Pénicaud a insisté dimanche, à propos de la négociation sur l'assurance chômage voulue par le gouvernement, sur la nécessité de "mieux réguler le marché du travail", "notamment sur les contrats courts".
"Le but premier n'est pas de faire des économies". Interrogée sur LCI sur la finalité de cette réforme de l'assurance chômage, dont le gouvernement attend entre 3 et 3,9 milliards d'euros d'économies sur trois ans, la ministre a affirmé que "le but premier n'est pas de faire des économies", mais de "mieux réguler le marché du travail", "notamment sur les contrats courts qui explosent complètement depuis une quinzaine d'années".
"Aujourd'hui, 85% des embauches" se font en CDD et en intérim, a dit Muriel Pénicaud. Sur les contrats courts, "il faut des règles qui à la fois incitent au retour à l'emploi et qui responsabilisent chacun, y compris les employeurs", a-t-elle ajouté. Dans le viseur du gouvernement, les règles du cumul emploi chômage permettant de toucher une partie d'allocation et un petit salaire.
Si les mots "bonus malus" ne figurent pas dans la lettre de cadrage envoyée aux partenaires sociaux, a-t-elle reconnu, "il y a l'idée de responsabiliser les employeurs sur le fait qu'ils mettent trop souvent au chômage" des personnes recrutées avec des contrats courts, qui "au total coûtent huit milliards d'euros".
Réduire la précarité. Selon Muriel Pénicaud, en réduisant la précarité, l'objectif budgétaire fixé aux partenaires sociaux d'1 à 1,3 milliard d'euros d'économies par an sera atteint "assez facilement". Promesse d'Emmanuel Macron, le "bonus malus", destiné à pénaliser les entreprises qui abusent des contrats courts rencontre l'opposition du patronat, aussi bien le Medef que la CPME.