C'était le principal argument électoral de Benoît Hamon pendant la campagne présidentielle, le revenu de base arrive en France. Egalement appelé revenu universel, le principe est simple. Il s'agit du droit pour chacun, actif ou non, de recevoir tous les mois une somme d'argent minimale. "C'est un revenu garanti, cumulable avec les prestations sociales, avec d'autres salaires", explique dans Circuits courts Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts, conseiller régional d'Île-de-France et fondateur de l'association Mon revenu de base.
1.000 euros par mois "sans aucune condition". Comme le révélait le JDD dimanche, huit présidents de départements souhaitent tester le revenu de base sur leur territoire et veulent porter un "projet d'expérimentation au Parlement". Julien Bayou ne va pas attendre cette échéance pour tenter l'expérience. Des volontaires, qui se seront préalablement inscrits sur le site de l'association Mon revenu de base, seront tirés au sort le 6 décembre et se verront offrir 1.000 euros par mois pendant un an, "sans aucune condition".
"Poser le débat sur la table." L'objectif de cette expérimentation est simple : "Poser le débat sur la table." "Qu'est-ce qu'on risque à essayer ?", interpelle Julien Bayou, qui souligne "l'aspect utopie réaliste" d'un tel projet. Il prend notamment l'exemple de la retraite, lorsqu'elle a été instaurée : "Ça semblait être une utopie, aujourd'hui c'est complètement banal. (...) Il a bien fallu qu'il y ait des gens qui le testent. Ces personnes passaient peut-être pour des tarés, nous on est les tarés de demain."
L'association a déjà récolté 35.000 euros de dons pour mener à bien ce projet mais "dans l'idéal", l'instauration du revenu de base doit s'accompagner d'un "big bang fiscal, c'est-à-dire que l'on aurait des impôts qui soient véritablement distributifs", réclame Julien Bayou.