Les temps sont durs pour les géants de la tech. Fragilisé par de nombreuses crises ces dernières années, le secteur traverse une période délicate dont les plans de licenciements massifs, observés ici et là, sont le parfait reflet. 12.000 postes ont ainsi été supprimés chez Google, 11.000 chez Amazon et plus de 20.000 au sein du groupe Meta, dirigé par Mark Zuckerberg, et qui regroupe notamment Facebook et Instagram. La tempête n'épargne pas Microsoft qui s'apprête à se séparer de 10.000 collaborateurs dans le monde d'ici à fin mars. Sur Europe 1 ce mercredi, Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France est revenue sur les chocs qui ébranlent le secteur de la tech tout en promettant que les plans sociaux, prévus dans l'Hexagone, seraient "uniquement" des "départs volontaires".
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"Toutes les entreprises de la tech ont recruté massivement au moment du Covid. Quand je dis massivement, c'est de l'ordre de dizaines de milliers de personnes, notamment pour déployer des solutions pour le travail hybride", rappelle la dirigeante dans La France bouge. Une stratégie que le secteur espérait pérenniser au sortir de la crise sanitaire. "On a créé des capacités énormes. Et puis on a tous espéré qu'à la fin du travail hybride, tout allait redémarrer comme avant et qu'on récupérerait toute la croissance".
Les besoins d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui
Une perspective que la conjoncture économique mondiale, secouée par les évènements géopolitiques, est venue assombrir. "La récession est arrivée. Il y a eu une augmentation des prix de l'énergie en Europe, la guerre en Ukraine et puis une récession dans tous les pays du monde", poursuit Corine de Bilbao. Un état de fait qui justifie, selon elle, les "ajustements d'effectif" que l'on observe au sein des GAFAM et qui entendent "répondre à ce contexte un peu particulier". En clair, les besoins d'hier ne sont plus ceux d'aujourd'hui dans le domaine des nouvelles technologies. "On a répondu à un moment donné à une très très forte demande de tech et puis aujourd'hui, le contexte est beaucoup plus incertain. Les entreprises se posent deux fois la question avant d'engager des projets, sont très très prudentes, repoussent voire annulent des projets", remarque Corine de Bilbao.
De quoi conduire la dirigeante à mener des discussions autour d'un plan de départ dans l'Hexagone sans donner le nombre exact de salariés concernés. "On est dans des discussions avec des partenaires sociaux autour de départs qui seraient uniquement volontaires", a-t-elle certifié au micro d'Élisabeth Assayag. En parallèle, le groupe a lancé une plateforme baptisée "À vous la tech" qui vise à "mettre en relation les personnes qui ne seraient pas allées vers ces métiers-là" et d'assurer une meilleure "diversité" au sein de Microsoft France. 1.240 offres d'emploi ont ainsi été publiées et l'entreprise a déjà reçu près de 400 candidatures selon Corine de Bilbao.