Chaque jour, Axel de Tarlé fait un point sur l'économie.
L'économie avec Axel de Tarlé et aujourd'hui Axel, Airbus va-t-il stopper définitivement le programme A380 ? La question se pose après de nouvelles annulations de commandes.
Oui, l'A380 commence à ressembler au Concorde ! Un exploit technique, un très bel avion, un des plus gros du monde, sur 2 étages, capable d'emporter plus de 800 passagers qui apprécient le confort et le silence dans l'avion. Mais voilà, c'est un échec commercial. A peine 220 modèles en service dans le monde et les compagnies n'en veulent plus. La compagnie australienne Quantas vient d'annuler une commande de 8 appareils. Emirates également souhaiterait renoncer à ses A380 pour des A350.
Pourquoi cet échec, puisque vous dites que cet avion est très apprécié des passagers
Oui, mais, les compagnies et les aéroports sont moins fans. D'abord, pour les aéroports ça veut dire aménager une arrivée spéciale, avec double ponts pour faire entrer et sortir les passagers sur les 2 étages. Et puis, les compagnies ont beaucoup de mal à remplir cet avion tant il est gros.
En fait, Airbus a fait une erreur d'analyse. Airbus pensait que le trafic aérien, que les aéroports seraient vite saturés. Et qu'il faudrait de gros avions pour faire du volume sur ce qui seraient devenues des autoroutes du ciel, comme Paris-New-York, organisé autour de grands Hubs internationaux. Erreur d'analyse !
Or que s'est-il passé ? S'est développé le vol point à point entre des villes secondaires, dans de plus petits avions. Exemple, vous voulez à Chicago, vous préférez faire un vol direct Paris-Chicago dans un petit avion, plutôt que faire Paris-New-York en A380, puis changer à New-York, pour aller à Chicago. C'est plus agréable de prendre un petit avion sans changement qu'un gros avec changement. Et donc, l'A380 perd son utilité : c'est juste un gros avion, difficile à remplir.
Et donc ? Airbus va arrêter de produire l'A380 ?
La chaîne de montage est déjà réduite au minimum : 6 à 8 avions par an. On va voir comment cela va évoluer avec le changement de président à la tête d'Airbus. Mais oui, s'il n'y a pas de nouvelles commandes, le futur de l'avion est menacé.