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Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.

Agroparistech, La plus prestigieuse des écoles d'agronomie française a annulé hier une journée d’étude qui devait se tenir dans ses locaux jeudi prochain, le 25 janvier.

Une journée organisée non par l’éole, mais par un enseignants-chercheur, mais qui devait être hébergée dans les locaux de l’Agro, à Palaiseau. Titre: « Paradoxes de l’action stratégique écologiste contemporaine »

Pourquoi la direction d’ AgroParisTech a-t-elle finalement annoncé que la journée n’aurait pas lieu ?

Le contenu a fait s’étrangler nombre d’agriculteurs, d’agronomes et d’anciens élèves de l’école. Il ne s’agissait pas tant de parler des paradoxes des stratégies écologistes que de laisser la parole une journée entière, sans contradiction à des militants radicaux. Les invités faisaient tous partie d’organisations violemment hostiles à l’Agriculture. Les Soulèvements de la Terre, Bassine non merci, Animal First, etc

Le programme des ateliers était prometteur.

Premier atelier :  “pratique du désarmement et légitimité politique “ - désarmement, c’est le mot qu’utilisent les Soulèvements de la terre pour dire sabotage. Parmi leurs cibles l’agriculture. La destruction d’une serre expérimentale sans pesticides en juin 2023 en Loire-Atlantique, c’était eux.

Deuxième atelier : Action directe ou négociation ? Avec un portes parole de Bassines Non Merci qui vient d’être condamné par la justice pour l’organisation de manifestations illégales et violentes à Sainte-Soline. Vu les méthodes du collectif, spécialiste du saccage, on craint que la réponse penche assez peu vers la négociation.

L’élevage en prenait pour son grade.

Avec un moment de réflexion intitulé “Loi spéciste et contreviolence antispéciste”, mené par Vincent Aubry, un militant anti élevage condamné à plusieurs reprises. Son collectif Boucherie abolition compare volontiers l’élevage aux camps nazis. En 2019, dans l’Eure, il  a provoqué la  mort de 1500 dindes qu’il voulait libérer.

C’est mal passé.

Bronca sur les réseaux sociaux. AgroParistech s’est vu reprocher le masochisme qui consiste à dorloter ceux qui veulent détruire sa vision rationnelle, innovante d’une agriculture en transition... L’école a renoncé. Une responsable m’a expliqué que l’école regrettait un programme en opposition avec les enseignements. Elle ne veut pas servir de caisse de résonnance à des militants loin de toute préoccupation scientifique. Etre accueilli à AgroParistech, c’est un gage de sérieux.

Chat échaudé craint l’eau froide

En avril 2022, lors de la cérémonie de remise des diplômes, huit étudiants s’étaient offerts un happening digne de Greta Thunberg, expliquant ne pas être fiers d’obtenir un diplôme les poussant à participer aux “ravages sociaux et écologiques en cours». Ches AgroParistech, où on insiste beaucoup sur les transitions écologiques, on s’était étranglé. L’école s’est visiblement juré qu’on ne l’y reprendrait pas.