A l'image de l'Autriche qui souhaite interdire la vente de billets d'avion à moins de 40 euros, ou de la France qui espère mettre fin aux vols interne de moins de deux heures et demie (quand une alternative existe), les mesures contre les compagnies aériennes à bas coût se multiplient. Existe-t-il un risque de les voir disparaître ?
L’Autriche fait passer une loi "anti-Ryanair", interdisant la vente de billets d’avion à moins de 40 euros. Axel, est-ce que c’est la fin des compagnies low-cost ?
En matière aérien, il y a vraiment la volonté de créer ce fameux "monde d’après". Un monde où l’on respecte un minimum l’environnement et les travailleurs. Donc, pour éviter le dumping fiscal et environnemental, l’Autriche, effectivement, interdit les billets d’avion à moins de 40 euros. Il est évident que quand on propose des billets à dix ou quinze euros, ça ne paye ni les salaires, ni les dégâts sur l’environnement. Par ailleurs, toujours dans le même souci environnemental, l’Autriche crée une taxe de 30 euros sur les vols de moins de 350 kilomètres.
En France, on a exactement la même démarche, avec l’interdiction faite à Air France de faire voler des avions quand vous avez une offre TGV en moins de deux heures et demie. Typiquement, ça veut dire plus d’avion entre Paris et Bordeaux, Lyon, ou Rennes.
Oui, mais ça veut dire moins de concurrence, et donc, des billets plus cher. Soyons honnête, les consommateurs recherchent toujours les billets les moins cher pour partir en vacances.
C’est vrai. Avouons-le, un billet d’avion à quinze euros, je prends, sans hésiter. Il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas le consommateur qui va faire bouger les choses. C’est le citoyen. Ce n’est pas la même chose. Autant quand on prépare ses vacances, on cherche les bonnes affaires. Autant seul, dans l’isoloir, on se dit que ce serait bien – quand même - de laisser à nos enfants un monde à peu près vivable.
C’est Jean-François Rial, le patron de Voyageurs du monde, qui le dit : "les électeurs que nous sommes voteront pour des gens qui finiront par interdire toutes ces pratiques low-cost qui ruinent l’environnement". D’ailleurs, en Autriche, c’est une ministre écologiste qui a fait adopter cette loi anti-Ryanair.
En attendant, sur le plan industriel, c’est très embêtant pour notre filière aéronautique. L’aéronautique, c’est le point fort de notre économie, et de notre commerce extérieur.
Bien sûr, c’est très embêtant. Airbus était en train de sortir un avion, l’A321, qui allait permettre des vols low-cost, transatlantique. On se mettait à rêver d’’un Paris-New-York à 49 euros. Bah non, il faut redescendre sur terre. L’avion doit rester l’exception. A moins qu’on arrive à concevoir un avion non polluant. C’est tout le pari de l’avion à hydrogène. Le gouvernement a débloqué, mardi dernier, un milliards et demi d’euros pour développer cet avion à hydrogène, avec l’espoir de le voir voler en 2035.