Chaque dimanche, dans "Zoom avant", Axel de Tarlé se projette sur un fait économique ou sociétal.
Va-t-il tous falloir, tous, se reconvertir dans les métiers du numérique ? Une chose est sûre, cette épidémie a accéléré la "digitalisation de l’économie" dans tous les secteurs.
Avec ce confinement, on a tous basculé sur Internet. On fait même maintenant nos courses alimentaires sur Internet, ce qu’on croyait impossible. Avant l’épidémie, on expliquait doctement que l’alimentaire se prêtait peu au commerce en ligne. Pourquoi ? Parce qu’avant d’acheter des fraises ou des tomates, on avait besoin (disait-on) de les voir, de les toucher, de les sentir. Eh bien, le confinement a fait sauter tout ça. Carrefour vient d’ailleurs de lancer son service de courses en ligne avec Google.
Mais, effectivement, on a pris de nouvelles habitudes, et vous l’avez dit, dans tous les secteurs. Dans les cosmétiques, L’Oréal, a vu ses ventes bondir de 53 % sur internet. Le web représente maintenant 20 % des ventes. En fait, L’Oréal a profité de cette période de confinement pour pousser son application mobile, Modiface. Vous rentrez votre photo, et vous pouvez ainsi tester différente couleur de cheveux ou de maquillage. Donc vous voyez, on ne reviendra pas en arrière. L’Oréal pense même qu’Internet va représenter la moitié de ses ventes.
Oui, mais ça veut dire que des boutiques vont fermer et que le métier de vendeur va disparaître.
Oui, le vendeur maintenant, c’est un algorithme qui vous conseille. C’est vrai qu’il va falloir s’adapter à ces nouveau métiers du numérique, qui évoluent en permanence. Et donc, disons-le, c’est une angoisse de plus pour les salariés. Selon une enquête réalisée par la société informatique Uipath, un tiers des salariés français disent ainsi craindre de perdre leur emploi du fait de compétences dépassées. Et, choses assez surprenante, ce chiffre grimpe à 60 % chez les jeunes. Comme si les jeunes étaient plus conscients que les autres des difficultés d’un monde du travail en perpétuelle évolution, où rien n’est jamais acquis.
C’est terrible. On ne peut pas vivre en permanence dans le stress d’être dépassé par la technologie !
Oui, mais attention, il ne faut pas inverser la hiérarchie. Ces logiciels sont à notre service. Ce ne sont que des outils. Car, ce qui fait la force d’une entreprise, c’est sa capacité à innover, à améliorer son offre avec de nouveaux services, à être créatif. Et pour cela on aura toujours besoin d’hommes et de femmes qui échangent, qui partagent – et ce à tous les niveaux - pour améliorer les procédures, la qualité, le produit. D’où l’importance de se voir, d’échanger. Donc, vous voyez, la machine ne va pas totalement remplacer l’homme. Car, ces nouvelles technologies ne sont que des outils, ça n’est pas une fin en soi.