Un incendie a ravagé samedi soir deux immeubles désaffectés à Rouen qui se sont effondrés, ont indiqué les pompiers et la mairie, dégageant d'importants panaches de fumée au-dessus de la ville marquée par l'incendie de Lubrizol. Le feu "s'est déclaré dans un immeuble désaffecté de huit niveaux (...) vers 18H" et il "s'est propagé dans la soirée à un second bâtiment désaffecté. Les deux immeubles se sont effondrés", a indiqué la mairie dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche.
"L'incendie semble désormais circonscrit et le risque de propagation écarté", "la phase d'extinction finale du feu est en cours". Le feu, dont l'origine est inconnue, n'a pas fait de victime, précise la mairie. Environ 130 pompiers ont été mobilisés.
De l'amiante dans les bâtiments
"Ces immeubles sont faits d'acier et de verre. Sous le feu, l'acier s'est ramolli", a expliqué Thomy Chauvel, commandant des opérations de secours, cité par le quotidien Paris-Normandie. "C'était une fournaise", a témoigné auprès de l'AFP Fatima El Khili, adjointe à la mairie de Rouen, présente sur place.
Ces immeubles en verre et acier, qui datent des années 1970 et étaient vides depuis 2018, contiennent de l'amiante. "Concernant la toxicité des fumées, des mesures ont été réalisées par le service départemental d'incendie et de secours (SDIS) tout au long de l'opération", précise la mairie. "Aucun seuil de dangerosité n'a été relevé."
Des analyses complémentaires concernant en particulier l'amiante seront menées "dès ce dimanche", indique la mairie. "Des prélèvements et des analyses des retombées de suies vont être réalisés, ainsi que des mesures au sol et des contrôles de l'air", selon le communiqué. Les résultats seront connus sous 48H à 72H.
Risque sanitaire et environnemental ?
La mairie demande aux habitants "de ne pas ramasser les retombées potentielles (suies et débris), dans l'attente des résultats de l'analyse". Les écoles maternelles et élémentaires situées à proximité de l'incendie resteront fermées par "principe de précaution", précise la mairie, qui réunira une cellule de crise dimanche.
Sur les réseaux sociaux, des internautes s'inquiétaient des éventuelles conséquences sanitaires de ces fumées, alors que Rouen a été marqué par l'incendie en septembre 2019 sur un site de lubrifiants automobiles de Lubrizol classé Seveso seuil haut. Il n'avait fait aucune victime mais avait provoqué un gigantesque panache de fumée noire et près de 10.000 tonnes de produits chimiques avaient brûlé.
En janvier 2023, un autre incendie a touché le site de l'entreprise Bolloré Logistics à Grand-Couronne en Seine-Maritime, là encore sans faire de victimes. Il avait notamment touché un entrepôt où étaient stockées 12.000 batteries automobiles au lithium, sur un site industriel non classé Seveso.