L'agonie de Clayton Lockett mardi soir a duré 43 minutes. Ce condamné à mort américain a été exécuté dans l'Oklahoma, après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection jamais testée. Une seconde exécution prévue juste après la sienne a été suspendue.
"Crise cardiaque foudroyante". Le directeur des prisons de l'Oklahoma, Robert Patton, a ordonné l'arrêt de l'exécution du condamné quelques minutes après l'injection. L'homme a cependant été déclaré mort d'une "crise cardiaque foudroyante", 43 minutes après l'injection. Peu après avoir reçu ce cocktail médicamenteux, Clayton Lockett a sombré dans un état de souffrance agité, le corps tremblant, soulevant les épaules de la table d'exécution et prononçant des grognements et des mots incompréhensibles, selon la presse locale.
Une pénurie de barbituriques. En cause : l'utilisation d'un nouveau cocktail létal, composé de trois produits : un sédatif, un anesthésiant et du chlorure de potassium. Comme d'autres Etats américains, l'Oklahoma est confronté à une pénurie de barbituriques pour ses exécutions, car les fabricants européens refusent de fournir ces produits pour des exécutions humaines.
"Torturé à mort". Mardi soir, l'Oklahoma avait prévu une double exécution, la première en près de 80 ans. La seconde exécution prévue, celle de Charles Warner, a été reportée. Depuis des semaines, les deux condamnés réclamaient des informations sur le nouveau protocole, en vain. "Après des semaines de refus de l'Oklahoma de donner les renseignements les plus basiques sur les médicaments utilisés pour les procédures d'injection létale de ce soir, Clayton Lockett a été torturé à mort", a commenté l'avocate de Charles Warner. L'exécution de ce dernier devrait avoir lieu dans 14 jours.
L'exécution en Oklahoma n'a pas respecté les critères d'"humanité", a de son côté réagi mercredi la Maison-Blanche.
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