Le Partenariat mondial pour l'éducation (PME) est "en très bonne voie" d'être renfloué à hauteur de 3,1 milliards de dollars, s'est réjouie vendredi la présidence française lors de la conférence de ce fonds à Dakar. La chanteuse Rihanna, en vedette américaine de la conférence, a salué les "progrès énormes" réalisés lors de cette réunion coprésidée par le Sénégal et la France, avant de saluer, parfois en les embrassant, les chefs d'Etat réunis à la tribune de la salle de conférence, à une trentaine de kilomètres de Dakar.
"Un combat pour lequel nous n'arrêterons jamais de nous battre". Bien sûr, le travail n'est jamais fini, nous avons encore un long chemin à parcourir et il s'agit d'un combat pour lequel nous n'arrêterons jamais de nous battre jusqu'à ce que chaque garçon, chaque fille, ait accès à l'éducation", ajouté la chanteuse. Avant elle, le président français Emmanuel Macron a demandé que l'aide soit particulièrement consacrée à l'éducation des filles. "Partout où on veut promouvoir l'obscurantisme, faire reculer la démocratie, ce sont les jeunes filles qu'on sort de l'école", a-t-il déclaré, alors que son épouse Brigitte visitait l'île de Gorée, symbole de la traite négrière au large de Dakar.
La France a décidé de verser 200 millions d'euros (250 millions de dollars) au PME, plus de 10 fois plus que les 17 millions apportés en 2014, a annoncé M. Macron, ce qui fait de Paris le 4e donateur du fonds. La France compte en outre consacrer à l'éducation 100 millions d'euros en aides bilatérales. La conférence réunissait les autres grands donateurs comme le Royaume-Uni (430 millions de dollars), l'Union européenne (400 millions), la Norvège ou le Canada. A l'issue de la conférence de vendredi, la totalité des dons annoncés devrait représenter quelque 2,7 milliards de dollars, mais plusieurs pays se déclareront plus tard, dont l'Allemagne et les Pays-Bas, a souligné l'Elysée.
Le PME devrait ainsi atteindre son objectif d'accroître ses fonds de 50%, après les 2 milliards de dollars réunis en 2014-2017.
"La France ne fait pas tellement mieux" que les autres. "Mais 3,1 milliards de dollars, ça ne suffit pas. On aurait largement besoin du double, ou du triple", a déclaré à l'AFP la directrice de l'Unicef, Henrietta Fore, qui participe à la conférence, en déplorant que l'éducation soit considérée comme moins vitale que d'autres urgences de l'aide internationale, comme la santé ou la malnutrition. Selon l'Agence française de développement (AFD), en matière de soutien à l'éducation, "la France ne fait pas tellement mieux" que les autres pays donateurs, en y consacrant seulement 2,5% de son aide publique.