Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a affirmé vendredi que les Britanniques devaient "payer" leurs engagements financiers dans l'UE avant que ne débutent des discussions sur la relation post-Brexit entre Bruxelles et Londres. "Jour après jour, ils découvrent des problèmes. C'est pourquoi ce processus prendra plus de temps que prévu", a-t-il déclaré lors d'un discours devant des étudiants à l'université du Luxembourg.
Pas de revanche mais… "Si vous êtes assis dans un bar et que vous commandez 28 bières et que soudain l'un de vos collègues s'en va, ça ne va pas, ce n'est pas faisable. Ils doivent payer", a expliqué Jean-Claude Juncker. "Je ne suis pas dans un état d'esprit revanchard, je ne m'en prends pas aux Britanniques. Les Européens doivent être reconnaissants envers tout ce que le Royaume-Uni a apporté à l'Europe, pendant la guerre, après la guerre, avant la guerre", a-t-il poursuivi. "Mais maintenant, ils doivent payer."
Entre 60 et 100 milliards d'euros. Un cinquième cycle de négociations entre Londres et Bruxelles s'est achevé jeudi sans avancée majeure. Le négociateur européen Michel Barnier a déploré notamment "une impasse extrêmement préoccupante" sur cette question du paiement par le Royaume-Uni de ses engagements financiers dans l'UE. Le solde que devra verser le Royaume-Uni est officieusement évalué côté européen à entre 60 et 100 milliards d'euros, selon les sources. Les négociateurs européens ne demandent pour l'instant pas d'engagement chiffré à Londres, mais un accord de principe sur une méthode de calcul, encore loin d'être atteint.
Pas d'avancement des négociations. Conséquence de cette impasse, Michel Barnier a annoncé qu'il ne serait "pas en mesure" de recommander aux dirigeants des 27 pays restant dans l'UE de passer à la phase suivante des discussions sur le futur partenariat commercial entre les deux parties lors du prochain sommet européen les 19 et 20 octobre. L'UE exige, avant de passer à toute discussion approfondie, d'avoir enregistré des "progrès suffisants" dans trois dossiers prioritaires : le règlement financier du divorce, le sort des expatriés et les conséquences du Brexit pour l'Irlande.