Il y a bien une affaire Meng Hongwei. Pékin affirme lundi que le président démissionnaire d'Interpol, également vice-ministre chinois de la Sécurité publique et dont l'épouse a signalé la disparition inquiétante la semaine dernière, "a accepté des pots-de-vin et est soupçonné d'avoir violé la loi". Difficile à l'heure actuelle d'y voir clair dans le brouillard qui entoure cette affaire.
Des liens étroits avec une société chinoise... Ce que l'on sait, c'est que Meng Hongwei faisait l'objet d'une attention toute particulière, en interne à Interpol et jusqu'au sommet du ministère de l'Intérieur. D'après les informations d'Europe 1, il était en liens très étroits avec la société Meiya Pico, une grande entreprise chinoise spécialiste de la cybersécurité.
Depuis sa nomination à la tête d'Interpol il y a deux ans, l'ancien président œuvrait activement pour renforcer la coopération stratégique avec cette société chinoise. A tel point qu'il suscitait des craintes au sein même d'Interpol et que, selon nos informations, une contre-offensive secrète, en interne, s'était mise en place.
...qui représentaient une menace pour Interpol. On est en plein film d'espionnage. Mais l'enjeu était stratégique. Il n'était pas question de laisser une telle société chinoise infiltrer Interpol. Car cela représentait une menace pour l'agence policière mondiale, Meiya Pico étant en concurrence directe avec le complexe ultramoderne pour la recherche et l'innovation (CMII) d'Interpol. Selon les informations d'Europe 1, le directeur japonais du CMII avait carrément menacé de démissionner si la société Meiya Pico devenait l'acteur principal de l'innovation de la police mondiale.
Quels liens entre Meng Hongwei et Meiya Pico ? En tout cas, cette firme chinoise se félicitait publiquement de ses liens avec l'agence policière mondiale. Elle y voyait l'opportunité d'élargir ses marchés. C'est ce que l'on peut lire sur son site internet. Sur une autre page, on pouvait voir Meng Hongwei poser en photo avec le patron de la société. Mais étrangement, depuis lundi matin, cette page a totalement disparu.
Pour autant, on ne sait toujours pas si l'ancien président d'Interpol a bel et bien touché des pots-de-vin. Et si oui, est-ce qu'ils auraient été versés par la société Meiya Pico ? La très grande proximité de Meng Hongwei avec cette firme chinoise de cybersécurité laisse planer le doute.