Les ministres des Affaires étrangères de l'UE ont adopté lundi des sanctions - dont un embargo sur les armes - contre le Venezuela, dans l'objectif d'inciter le régime du président Nicolas Maduro à entamer un dialogue avec l'opposition.
Un embargo pour limiter la répression interne. Le Venezuela devient ainsi le premier pays d'Amérique latine à être visé par de telles mesures de l'UE qui traduisent "l'inquiétude que lui inspire la situation dans le pays", selon le texte des conclusions adoptées lundi lors d'une réunion des chefs de la diplomatie des 28 pays de l'UE à Bruxelles. Le principe en avait été approuvé mercredi par les ambassadeurs des 28 pays.
"Il s'agit d'un embargo sur les armes et les matériaux connexes susceptibles d'être utilisés à des fins de répression interne, ainsi que d'un cadre juridique concernant l'interdiction de pénétrer sur le territoire de l'UE et le gel des avoirs", précise ce texte.
Surtout un "avertissement". Aucune personnalité ou entité (entreprises, institutions, partis, associations) ne sont pour l'instant inscrits dans la "liste noire" de l'UE (gel des avoirs et interdiction de visas), qui sert à ce stade surtout d'"avertissement", selon une source diplomatique.
Des mesures calquées sur l'évolution du dialogue avec l'opposition. "Ces mesures seront appliquées de manière progressive et souple et sont susceptibles d'être étendues pour cibler les personnes impliquées dans le non-respect des principes démocratiques ou de l'État de droit et les violations des droits de l'homme" au Venezuela, préviennent les 28 pays membres de l'UE dans leurs conclusions.
Mais elles "peuvent être annulées en fonction de l'évolution de la situation dans le pays, en particulier la conduite de négociations crédibles et constructives, le respect des institutions démocratiques, l'adoption d'un calendrier électoral complet et la libération de tous les prisonniers politiques".
Un dialogue "suspendu". Nicolas Maduro a annoncé dimanche une reprise du "dialogue" mercredi en République dominicaine entre les autorités et l'opposition, mais cette dernière affirme que le rendez-vous est "suspendu" faute d'accord sur la présence de médiateurs internationaux.
Le Venezuela, au bord du défaut de paiement, aborde par ailleurs lundi une série de rendez-vous cruciaux avec ses créanciers internationaux, alors que Nicolas Maduro a assuré dimanche que "jamais" son pays ne ferait défaut, contre l'avis de toutes les agences de notation.