Jeudi historique à Cuba puisque, pour la première fois depuis près de six décennies, l'île ne sera plus dirigée par un Castro. Raul Castro a cédé officiellement la présidence à son dauphin Miguel Diaz-Canel, dont l'arrivée a été officialisée jeudi après-midi. Il a été comme attendu confirmé par les députés pour un mandat renouvelable de cinq ans, avec 603 voix sur 604 possibles, soit 99,83% des suffrages, a rapporté le portail internet officiel cubain Cubadebate. Lors de son investiture, jeudi après-midi, il a déclaré qu'il s'engageait à "poursuivre la révolution" de 1959.
Image de modernité. Spectaculairement nommé premier vice-président en 2013 après avoir gravi dans l'ombre les échelons du pouvoir cubain, ce pur produit du parti unique, au regard perçant mais au profil plutôt discret, s'est peu à peu imposé aux côtés de Raul Castro, qui a par ailleurs annoncé qu'il quitterait la tête du parti unique en 2021.
Apôtre du développement d'Internet et d'une presse plus critique sur l'île, Miguel Diaz-Canel a su se donner une image de modernité tout en demeurant économe en déclarations. Mais il sait aussi se montrer intransigeant vis-à-vis de la dissidence ou de diplomates trop enclins à critiquer le régime.
Premier dirigeant à ne pas avoir connu la révolution. Le président sortant l'a préparé à assumer les plus hautes fonctions, l'envoyant représenter son gouvernement à l'étranger tandis que les médias d'État lui accordaient de plus en plus d'espace. Chargé de conduire une transition historique, il sera le premier dirigeant cubain à n'avoir pas connu la révolution de 1959 et devra se forger une légitimité. Hasard du calendrier, il doit fêter ses 58 ans vendredi.