Les étrangers présents à Pékin risquent de faire l'objet d'une attention accrue, la police de la capitale chinoise ayant annoncé lundi un système de récompense pour les citoyens dénonçant des activités d'espionnage.
Téléphone rouge. Les informateurs, invités à se manifester via un téléphone rouge, par courrier ou en se déplaçant en personne, peuvent empocher jusqu'à 500.000 yuans (68.000 euros) si leur dénonciation s'avère utile. Une somme rondelette au regard du salaire moyen à Pékin (85.000 yuans par an, 11.630 euros).
Les délateurs peuvent rester anonymes. "Les citoyens jouent un rôle important dans les enquêtes pour espionnage", a observé la police de Pékin dans un avis publié sur son site Internet. La notice précise que les délateurs peuvent choisir de rester anonymes et obtenir une protection policière pour eux et leurs proches. Les auteurs de fausses informations seront punis, avertissent les policiers.
La "menace de forces étrangères hostiles" souvent utilisée par le régime. L'an dernier, une bande dessinée placardée sur les murs de bâtiments publics mettait en garde les Chinoises contre les ruses romantiques déployées par certains étrangers afin d'obtenir des informations. L'histoire, intitulée "Amours dangereuses" mettait en scène une fonctionnaire baptisée Xiao Li et un universitaire étranger du nom de David. Elle se terminait par l'arrestation du couple après que Xiao Li eut remis à David des documents internes concernant son administration. Le régime chinois évoque souvent la menace de "forces étrangères hostiles" pour justifier son recours à la censure ou des atteintes aux droits de l'homme.